Une femme de Colombie-Britannique dont le mari s'est enfui en Iran avec leurs quatre enfants a imploré le premier ministre Justin Trudeau, mardi, de communiquer avec le président iranien afin d'exiger un retour sécuritaire des petits.

Selon la mère des enfants qui ont entre quatre et 11 ans, Alison Azer, les autorités iraniennes sont prêtes à collaborer avec leurs homologues canadiens pour résoudre l'affaire. Justin Trudeau a assuré, lors de son passage à Montréal, que le Canada travaillait activement sur le dossier.

Alison Azer soutient que son ex-mari, Saren Mahmudi-Azer, a été brièvement détenu par les autorités iraniennes le mois dernier, avant d'être libéré sous caution. Il est accusé d'avoir enlevé ses enfants et de les avoir emmenés au Moyen-Orient en août dernier.

En conférence de presse à Ottawa, la mère a demandé mardi au premier ministre Justin Trudeau d'intercéder auprès de son homologue iranien afin d'obtenir le rapatriement des enfants au Canada.

«Mes enfants ne peuvent pas se sauver par eux-mêmes», a-t-elle fait valoir.

Avant que l'enlèvement ne survienne, Mme Azer avait demandé aux tribunaux canadiens d'empêcher son ex-mari de voyager avec les enfants, une longue saga judiciaire qui s'est finalement avérée vaine. Un peu plus tard, en août 2015, les quatre enfants ont été emmenés en Iran via l'Irak.

La mère avait rencontré Justin Trudeau en personne en mai dernier. Il lui avait alors assuré que la situation était prise au sérieux, a affirmé Alison Azer. Le dossier amasse toutefois la poussière sur le bureau du premier ministre, estime-t-elle, pendant que les autorités iraniennes sont prêtes à intervenir et n'attendent que le signal du Canada.

Au début de juin, les policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) sur l'île de Vancouver ont reçu un appel du père, qui les assurait que les enfants allaient bien. Mais Mme Azer croit que les enfants sont en danger parce que le père serait lié, selon elle, à un groupe séparatiste en Iran.

«Nous continuons à nous impliquer de près dans le dossier pour que ces enfants rentrent à la maison sains et saufs», a répondu Justin Trudeau alors qu'il était de passage à Montréal, mardi, précisant que la GRC, les services consulaires et le gouvernement canadien travaillent de pair.

Alison Azer soutient toutefois qu'une requête de la GRC pour communiquer avec Interpol, en Iran, a été bloquée par des agents gouvernementaux du Canada.

Si cette allégation s'avère exacte, le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, devra fournir des explications, a lancé la porte-parole néo-démocrate en matière d'affaires étrangères, Hélène Laverdière.

«Nous sommes profondément préoccupés par les allégations faites aujourd'hui concernant le comportement du gouvernement canadien en ce qui concerne l'enlèvement des quatre enfants canadiens de la famille Azer», a ajouté son collègue du NPD, Gord Johns, qui représente la circonscription où habite Alison Azer, Courtenay-Alberni.