Le problème de vols sur le boulevard Édouard-Montpetit ainsi qu'aux alentours de l'Université de Montréal existerait depuis au moins deux décennies et est bien connu des policiers de Côte-des-Neiges. Un pic d'entrées par effraction avant Noël a toutefois causé la création d'une équipe d'intervention spéciale ayant mené à huit arrestations en février.

« C'est un éternel recommencement », souligne, réaliste, le commandant du poste de quartier 26, Mohamed Bouhdid. « Qui dit étudiants dit appareils technologiques qui coûtent très cher. Sur le boulevard Édouard-Montpetit, il y a des logements où vivent quatre, cinq, six colocataires et il arrive souvent que les portes ne soient pas barrées. On fait beaucoup de prévention, mais c'est une clientèle constamment en changement, une année après l'autre, il y a une nouvelle cohorte d'étudiants », explique-t-il.

Comme le révélait La Presse, hier, le secteur de l'Université de Montréal est celui qui a connu le plus grand nombre de vols en 2015. C'est l'étonnante révélation qui ressort du tout premier jeu de données ouvertes cartographiques publié mardi par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui géolocalise toutes les entrées par effraction commises l'an dernier.

PHoto Olivier Jean, La Presse

Comme le révélait La Presse, hier, le secteur de l’Université de Montréal est celui qui a connu le plus grand nombre de vols en 2015.

Pas moins de 143 entrées par effraction ont été rapportées au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) l'an dernier uniquement sur un segment de huit intersections du boulevard Édouard-Montpetit compris entre l'avenue Vincent-D'Indy et le chemin de la Côte-des-Neiges. 

Une rue plus au nord, le pâté de maisons compris entre l'avenue Decelles, l'avenue Lacombe et les rues Fendall et McKenna a subi 32 entrées par effraction.

Selon le commandant Bouhdid, les ordinateurs portables, les téléphones intelligents et les tablettes sont les objets qui sont dans la ligne de mire des cambrioleurs, car ils veulent agir vite. Il est rare, par exemple, que les téléviseurs à écran plat soient dérobés.

Les huit cambrioleurs arrêtés à l'hiver ne faisaient pas partie d'un réseau organisé, a-t-il ajouté. « En général, c'est de la criminalité d'habitude, des consommateurs de stupéfiants. »

Verrouiller les portes

M. Bouhdid appelle les résidants du secteur à verrouiller les portes de leurs balcons, même s'ils ne sont pas au rez-de-chaussée ou au premier étage. « Même s'il a été arrêté, nous avons un voleur qui revient dans le secteur et qui a déjà grimpé jusqu'au balcon du 5e étage », raconte-t-il.

Mohamed Bouhdid suggère aussi aux étudiants de ranger leurs appareils électroniques de façon à ce qu'ils ne soient pas visibles à travers les fenêtres. « Si vous voyez un rôdeur, dans le doute, appelez la police », dit-il.

Au retour des Fêtes, le problème du vol est devenu la priorité du poste de quartier Côte-de-Neiges, dit M. Bouhdid. Près de 500 portes ont par ailleurs été visitées par un organisme communautaire en collaboration avec l'arrondissement afin de sensibiliser les citoyens du secteur au vol. Des policiers en civil ont aussi arpenté les rues.

Le SPVM assure que le secteur Édouard-Montpetit vit présentement une accalmie et que plus largement, l'arrondissement est « dans la moyenne » montréalaise en matière d'entrées par effraction. La police songe maintenant à établir un partenariat avec l'Université de Montréal pour améliorer ses efforts de prévention.