Le meurtrier Henri Benoît s'est démené pour ne pas mourir en prison, mais c'est ce qui est arrivé finalement. L'homme de 87 ans est mort à l'hôpital du pénitencier Archambault, vendredi, a annoncé le Service correctionnel du Canada.

En 1998, au terme de son procès, M. Benoît avait été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération avant 25 ans, pour avoir tué avec préméditation son amie de coeur, Claudette Archambault. Celle-ci avait rompu avec lui après neuf ans de fréquentations. Le 14 février 1994, M. Benoît s'était présenté chez elle. Mme Archambault avait ouvert la porte. Il lui avait souhaité bonne St-Valentin et lui avait tiré une balle dans la tête. 

Lors de son procès, M. Benoît avait soutenu qu'il s'agissait d'un «accident». Mais le jury ne l'a pas cru.

En 2010, après avoir purgé plus de 15 ans de sa peine, M. Benoît s'est prévalu de son droit de demander une révision judiciaire, dans l'espoir de sortir plus vite de prison. Un jury de 12 personnes a été formé pour entendre sa demande. Cet exercice est quasiment comme un procès. M. Benoît avait témoigné, mais il n'avait pas réussi à émouvoir les jurés. Ils avaient refusé de lui accorder la moindre remise de peine.

Deux ans plus tard, M. Benoît est revenu à la charge, comme il en avait le droit. Il a fait une autre demande. Un autre jury a été formé en 2013. Le vieillard a encore témoigné. Cette fois, le jury s'est montré plus magnanime et a retranché deux petites années à la peine. Avec cette décision, M. Benoît aurait pu s'adresser à la Commission des libérations conditionnelles en mai 2017, au lieu d'en mai 2019, comme c'était prévu. Mais il ne s'est pas rendu jusque-là.

L'homme, qui était presque aveugle et en fauteuil roulant, avait une espérance de vie d'environ trois à quatre ans, avait évalué un médecin. 

Il est à noter que les révisions judiciaires, qu'on appelait «clause de la dernière chance», ont été abolies par le Parlement fédéral en décembre 2011.