Un important réseau de trafiquants de stupéfiants a été démantelé mercredi en Montérégie, dans Lanaudière et dans les Laurentides.

Quelque 200 policiers de la Régie de police Richelieu - Saint-Laurent et de la Sûreté du Québec ont procédé à 21 arrestations et réalisé 19 perquisitions dans sept municipalités de la Montérégie (Chambly, Carignan, Saint-Mathias-sur-Richelieu, Marievielle, Saint-Hubert, Sainte-Angèle-de-Monnoir et Acton Vale), deux de Lanaudière (Mascouche et Terrebonne) et une dans les Hautes-Laurentides (L'Ascension).

Un suspect, Sébastien Raymond, 22 ans, de Chambly, est toujours recherché.

La présumée tête dirigeante du réseau, René Raymond, 54 ans, de L'Ascension, ainsi que cinq autres suspects, feront face à des accusations de gangstérisme, en plus des accusations de complot et de trafic de stupéfiants qui visent l'ensemble des individus, âgés entre 21 et 60 ans. Quatre femmes sont au nombre des suspects.

Le réseau entretenait des relations étroites avec les Hells Angels, selon l'inspecteur Patrick Bélanger, de la Sûreté du Québec.

«L'organisation de René Raymond payait une redevance au club de motards criminalisés les Hells Angels pour être capable de s'approprier l'exclusivité de la distribution des stupéfiants sur le territoire», a-t-il dit.

Il a précisé que plusieurs vêtements arborant l'effigie des Hells Angels se trouvaient parmi les objets saisis.

«Ce réseau criminel n'a pas hésité à utiliser la violence pour éliminer la concurrence et ainsi faire valoir le respect de son territoire», a ajouté l'inspecteur, faisant référence à des incendies criminels, de l'intimidation et des menaces.

L'enquête a permis d'établir que la cocaïne vendue par l'organisation provenait d'un Québécois bien connu des services policiers, vivant à l'étranger.

«La source d'approvisionnement en cocaïne était du Mexique, a précisé l'inspecteur Bélanger. Une des accusées, Martine Berthiaume, avait des ramifications avec un Québécois basé au Mexique et cette personne facilitait l'approvisionnement du réseau de René Raymond en Montérégie.»

Le groupe était impliqué dans le trafic de plusieurs sortes de stupéfiants, qui étaient écoulés par des revendeurs.

«Ça se passait particulièrement dans les bars, par des livraisons à domicile ou dans des stationnements, dans des endroits publics», a raconté le capitaine François Cinq-Mars, de la Régie intermunicipale de police Richelieu - Saint-Laurent, ajoutant qu'on n'avait pas observé de vente de stupéfiants dans des écoles.

Un bilan préliminaire des perquisitions de mercredi fait notamment état de la saisie de trois kilos de cocaïne, 13 kilos de cannabis, cinq kilos de haschisch, plus de 100 000 comprimés de métamphétamines, près de 200 000 $ en argent liquide, une arme à feu et sept véhicules automobiles.

Par ailleurs, quatre résidences d'une valeur totale d'environ 733 000 $ ont été placées sous une ordonnance de blocage.

«Ces saisies et ces blocages ont une influence directe sur les activités des réseaux criminels», a assuré l'inspecteur Bélanger, ajoutant que l'enquête, amorcée en mai 2014, avait nécessité l'interception de plus de 13 500 conversations téléphoniques et plus de 150 journées de surveillance.