Deux enquêtes ont été ouvertes en moins d'une semaine dans le Grand Nord québécois après que la police locale a été impliquée dans la mort d'un individu et dans un accident d'automobile qui a sérieusement blessé une quinquagénaire.

C'est la Sûreté du Québec (SQ) qui devra faire la lumière sur ces événements.

Le 19 avril dernier, une piétonne de 57 ans a été «sérieusement blessée» après avoir été heurtée par un véhicule du Corps de police régional Kativik (CPRK) dans une rue de Kuujjuaq (2200 habitants), la capitale administrative de la région.

La femme aurait subi plusieurs fractures. Elle a dû être évacuée vers Montréal en avion en raison de son état. Sa vie ne serait toutefois pas en danger.

Benoit Coutu, porte-parole de la SQ, a précisé que l'accident était survenu alors que la voiture de police était en marche arrière. «C'était pour interpeler un [autre] citoyen et la victime était derrière le véhicule, dans sa trajectoire», a-t-il expliqué.

L'enquête menée par la SQ n'est pas de nature criminelle pour l'instant. «C'est une enquête collision. Il reste un témoin à rencontrer», a dit M. Coutu. L'ensemble du dossier devrait permettre de déterminer «si c'est criminel ou si c'est considéré comme un accident de la route». Un spécialiste en reconstitution d'accidents a été dépêché sur place afin de réaliser des analyses scientifiques sur la scène.

Selon nos informations, le policier qui était au volant de la voiture n'a pas été suspendu.

Sur les réseaux sociaux, cet événement a déclenché la fureur d'internautes du Nunavik. Des témoins de la scène ont affirmé que le policier reculait à grande vitesse sans raison apparente.

Forcené abattu

Cinq jours plus tard, dans la nuit du 24 avril dernier, un homme armé d'un couteau aurait tenté de pénétrer dans le poste de police du village d'Inukjuak (1600 habitants),«vraisemblablement dans l'intention de s'en prendre aux policiers», a expliqué Mélanie Dumaresq, de la SQ. L'homme avait 27 ans. On ignore s'il était connu des policiers.

Les policiers du CPRK ont ensuite «fait feu» sur l'individu, qui a perdu la vie.

Comme dans le cas de toutes les interventions policières qui se terminent par la mort de quelqu'un, la ministre de la Sécurité publique a ordonné la tenue d'une enquête indépendante.

Le Corps de police régional Kativik n'a pas voulu faire de commentaires, puisque des enquêtes de la Sûreté du Québec sont en cours.

Le président du syndicat des policiers du CPRK n'a pas non plus voulu aborder la situation. «Je n'ai aucun commentaire, puisque les deux incidents sont présentement sous enquête de la Sûreté du Québec», a-t-il écrit à La Presse dans un courriel.