Une page Facebook publiant des propos haineux envers la transsexuelle Michelle Blanc a été retirée hier par le réseau social, qui avait pourtant refusé de le faire dans un premier temps.

Le groupe « Stoppons la transgenrisation du Québec » a fait son apparition jeudi dernier, récoltant plus de 50 mentions « J'aime ». L'auteur ciblait directement la spécialiste en réseaux sociaux Michelle Blanc. « Aucune accommodation ne sera faite : Michel reste Michel et ne sera jamais Michelle », pouvait-on y lire.

Madame Blanc a invité les internautes à dénoncer la page à l'aide d'une fonction offerte par Facebook. « J'ai la malchance d'être devenue un symbole, et quand tu es un symbole, tu es aussi une cible », explique- t-elle en entrevue à La Presse. Selon la blogueuse, des dizaines d'internautes auraient signalé les propos haineux sur le populaire site web. Elle a aussi demandé à la Sûreté du Québec (SQ) d'ouvrir une enquête.

Or, malgré les multiples plaintes, Facebook avait refusé de retirer la page. « Nous avons déterminé qu'elle [la page] n'allait pas à l'encontre de nos standards de la communauté », a-t-on répondu aux internautes. La Presse a contacté Facebook Canada pour mieux comprendre les motifs derrière cette décision. Par courriel, on nous a finalement fait savoir que la page a été bannie à la suite de nos questions. « La page est maintenant retirée. Merci de m'avoir rapporté cette information », a écrit Meg Sinclair, responsable des communications à Facebook Canada, sans toutefois donner plus de détails.

À cause du français?

Les « standards de la communauté » Facebook sont pourtant très clairs en matière de propos haineux. Facebook dit retirer tout commentaire s'attaquant directement à l'orientation sexuelle ou au sexe d'une personne.

« Les groupes et les personnes qui se consacrent à la promotion de la haine ne sont pas autorisés sur Facebook. Nous invitons notre communauté d'internautes à signaler ce contenu que nous ne pouvons pas voir. »

Les critères pour retirer une page Facebook sont-ils à géométrie variable ? C'est ce que pense Michelle Blanc. « J'ai l'impression que personne ne parle français et que c'est pour ça qu'ils ne l'avaient pas enlevée », pense- t-elle. La Presse a tenté en vain de contacter le ou les responsables de la page « Stoppons la transgenrisation du Québec » pour obtenir leurs commentaires.