Un groupe religieux controversé vient d'être épinglé pour avoir érigé ou installé une dizaine de constructions illicites sur son domaine de l'Estrie, écopant d'amendes atteignant plus de 60 000 $.

La municipalité de Cookshire-Eaton lui reproche aussi d'avoir rejeté ou laissé rejeter des eaux usées dans la nature, ainsi que d'utiliser illégalement un bâtiment comme lieu de culte.

L'Ordre des Esséniens a fait les manchettes l'automne dernier après que l'administration française de lutte contre les dérives sectaires eut appelé à la vigilance vis-à-vis du groupe. Dans un rapport, elle le décrivait comme un groupe aux « thèses apocalyptiques ».

Le gourou du groupe, Olivier Martin dit « Manitara », a quitté la France il y a une dizaine d'années avant de s'établir au Québec.

Hier, l'hôtel de ville de Cookshire-Eaton a affirmé qu'il était nécessaire de sévir contre le groupe. « La Ville a fait ce qu'elle avait à faire, a affirmé Noël Landry, le maire. Quand on délivre un constat d'infraction, il faut être sûr de le faire dans l'ordre. »

Pier-Antoine Marier, président du conseil d'administration de l'Ordre, a refusé de commenter le dossier. Il a renvoyé La Presse au porte-parole Guilhem Cayzac. Ce dernier n'a pas répondu au message de La Presse.

Cookshire-Eaton et le groupe religieux sont en conflit depuis des années, parce que ce dernier refuse d'acquitter les impôts fonciers que la Ville lui réclame. Les Esséniens ont acheté, en 2007, un grand domaine boisé de 103 acres payé 1,1 million en 2007, mais aujourd'hui évalué à 2,9 millions.

Ce volet du dossier devrait évoluer sous peu, a affirmé le maire Landry.

Quant aux amendes, la Ville allègue que le domaine du chemin Brochu accueille neuf constructions illégales, trois bâtiments ayant subi des travaux illégaux, deux installations septiques non conformes, ainsi qu'une maison mobile installée en contravention des règlements.

L'Ordre des Esséniens a 30 jours pour plaider coupable aux infractions municipales et acquitter les amendes de 62 550 $, ou encore pour plaider non coupable et les contester devant un juge.