Des méfaits antisémites soulèvent des craintes dans la communauté juive de Notre-Dame-de-Grâce, alors que les policiers montréalais enquêtent sur ce crime «à caractère haineux».

Des croix gammées ont été tracées à la bombe aérosol sur quatre véhicules qui se trouvaient dans le stationnement privé de Montréalais de confession juive, lundi soir, à l'intersection de l'avenue Hampton et du chemin de la Côte-Saint-Luc.

Menaces de mort

Selon une association qui représente la communauté juive, une balle d'arme à feu et des menaces de mort ont aussi été trouvées sur place.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) dit prendre au sérieux l'évènement et faire enquête pour en trouver le ou les auteurs. Elle qualifie le dossier de «méfait à caractère haineux».

«C'est arrivé vers 22h20 hier [lundi] soir», a indiqué Abdullah Emran, porte-parole du corps de police. C'est une fausse alarme incendie qui a entraîné l'arrivée des autorités sur place. Le dossier a été immédiatement confié à des enquêteurs. «On n'a pas de description de suspect jusqu'à maintenant, a ajouté le policier. Il faut analyser les éléments de preuve.» Le stationnement souterrain n'était pas équipé de caméras de surveillance et la police tente toujours de comprendre comment le ou les malfaiteurs ont réussi à y pénétrer.

Une note laissée sur place

David Ouellette, du Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CCRJI), a indiqué que le ou les malfaiteurs avaient laissé sur place une enveloppe contenant un projectile d'arme à feu et une note disant: «La prochaine fois, je viendrai pour vous.»

«Il ne serait pas du tout alarmiste de conclure qu'on a voulu cibler la communauté juive, a fait valoir M. Ouellette. C'est un immeuble locatif qui appartient à une personne juive et où vivent plusieurs personnes de confession juive.»

M. Emran n'a pas voulu confirmer qu'un projectile d'arme à feu a été retrouvé sur place. «Il y a plusieurs éléments de preuve qui ont été retrouvés sur place, mais on ne peut pas encore en révéler la nature», a-t-il dit. Il a indiqué que ces informations pourraient servir à interroger d'éventuels suspects afin de vérifier s'ils détiennent des informations que seul le véritable malfaiteur pourrait détenir.

M. Ouellette a indiqué tenir ces informations d'un employé du CCRJI qui se spécialise en sécurité et qui maintient un contact étroit avec les autorités.

Il a ajouté avoir eu la confirmation que des policiers montréalais profiteraient d'une tournée des lieux de rassemblement de la communauté juive afin de rassurer ses membres et de vérifier si des faits semblables ont pu se produire dans les dernières semaines sans être rapportés.