Vendre de la drogue sous les fenêtres des bureaux des enquêteurs du crime organisé montréalais, et foncer sur les policiers avec sa voiture semble être une mauvaise idée. Un réseau de trafiquants présumés l'a appris à ses dépens dans les dernières heures.

Vers 19h, mercredi soir, des policiers montréalais suivaient des sujets d'intérêt dans une enquête sur un réseau de trafiquants de drogues, surtout chimiques. Une enquête qui avait débuté quelques semaines auparavant. Il n'était pas prévu que l'on mène dès maintenant une opération contre ce gang. 

Mais voilà que les présumés trafiquants auraient choisi comme lieu pour effectuer une transaction de drogue le stationnement du centre commercial Place Versailles. Mais juste au-dessus du centre, il y a aussi les bureaux des principales divisions d'enquête du SPVM. Dont celle du crime organisé, qui menait l'enquête.

On a décidé de ne pas tolérer cette transaction et de prendre les suspects la main dans le sac.

Deux voitures de police se sont ainsi stationnées derrière et devant le véhicule du suspect.

Mais celui-ci a tenté de fuir. Il aurait reculé et foncé sur la première voiture. Puis appuyé sur l'accélérateur en marche avant pour foncer sur un enquêteur sorti de la voiture arrêtée devant lui, et qui le tenait en joue.

«Le policier a fait feu, sans toucher le suspect, et il a été frappé au niveau des jambes. Il a été très légèrement blessé», rapporte l'agent Danny Richer, porte-parole du SPVM.

Une opération, avec assistance de la GRC, a donc été déclenchée et quatre perquisitions sont en cour sur la Rive-Sud de Montréal, à McMasterville, Saint-Denis-sur-Richelieu, Saint-Basile-le-Grand et Napierville. Un laboratoire de fabrication de drogue chimique en comprimés se trouvait dans cette dernière municipalité.

On y a saisi 30 000 comprimés de drogue, une presse hydraulique et des poinçons pour les fabriquer, une arme à feu, une arme à impulsion électrique et de petites quantités d'autres drogues.

Onze personnes ont été arrêtées, dont deux femmes, l'une étant d'âge mineur. Les autres ont entre 20 et 45 ans. Tous feront face à des accusations allant, selon les cas, de production de stupéfiants, possession en vue d'en faire le trafic, trafic de drogue, complot, agression armée, possession d'arme prohibée chargée.