C'est vraisemblablement en tentant d'aider une collègue pilote de montgolfière que Maxime Trépanier, 26 ans, est mort dimanche matin.

Vers 7h30, après que sa montgolfière Ciel Aventure II s'est posée dans le rang Double de Mont-Saint-Grégoire, le jeune pilote a constaté que le ballon d'une collègue américaine éprouvait des difficultés, selon ce que rapportent des témoins, rencontrés notamment à l'International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Il aurait donc attrapé la corde de la nacelle, qui sert habituellement à retenir les montgolfières lors de l'atterrissage. C'est à ce moment que le ballon, dans lequel se trouvaient des passagers, a commencé à prendre de la hauteur. Maxime Trépanier, toujours accroché à la corde, aurait ensuite fait une chute de 30 à 60 mètres, rapportent les témoins. «Sa main a dû rester prise dans la corde pour qu'il ne puisse pas sauter au sol avant», a dit l'un d'eux. «Il criait et on l'entendait du sol», a ajouté un autre.

Sur le vaste terrain d'une vieille maison du rang Double, des rubans marquent un petit périmètre de sécurité: c'est là que le jeune pilote est tombé. Ici, deux empreintes profondes marquent le sol. De l'autre côté de la rue, une série de pylônes et de lignes à haute tension illustrent le danger qui a peut-être poussé Maxime Trépanier à relâcher la corde qu'il avait empoignée.

Marié, père de deux jeunes garçons, dont l'un est âgé d'à peine 3 mois, Maxime Trépanier venait d'une famille de pilotes. Son frère Danny et son père Normand conduisent eux aussi des montgolfières. Sa mère faisait quant à elle de la poursuite, une activité qui consiste à suivre des montgolfières depuis la terre ferme, en voiture. Son autre frère, Steve, possède le restaurant où travaille la femme de «celui qui est parti trop tôt», comme l'ont répété ses proches et amis.

«Maxime est né dans la montgolfière», a déclaré Marie-Claude Beauvais, directrice marketing du festival. «C'était un pilote expérimenté, agréable. Il pilotait même l'une des montgolfières de notre flottille.» Son atterrissage, dimanche matin, s'était d'ailleurs très bien passé.

Dans l'espoir d'élucider les circonstances de l'accident, la Sûreté du Québec a envoyé des enquêteurs sur les lieux. Une équipe du Bureau de la sécurité des transports du Canada s'y trouve également. «Ils vont étudier la scène, rencontrer des témoins et décider s'il y a matière à lancer une enquête approfondie», a expliqué le porte-parole Murray Jones.

L'envolée prévue en soirée a été annulée: les montgolfières sont plutôt restées au sol. Pendant deux minutes, le «petit monde du ballon» s'est tu pour honorer la mémoire de Maxime, au son du Boléro de Ravel, une musique qui joue fréquemment lorsque les montgolfières sont gonflées.