« Si ça s'imprime, on le fait ! », proclame le slogan de l'Imprimerie Grafyka de Terrebonne. Une employée de l'entreprise a toutefois poussé le concept un peu trop loin au goût de la police, qui l'a arrêtée pour avoir imprimé un demi-million de dollars en fausse monnaie.

Mardi soir, vers 22h, des agents de la Sûreté du Québec (SQ) ont fait irruption dans le commerce du chemin des Anglais et surpris quatre faux-monnayeurs en flagrant délit. Les policiers ont ainsi pu saisir environ 500 000 $ de billets contrefaits d'argent canadien et américain, ainsi qu'une presse utilisée pour leur production. Le groupe produisait uniquement de faux billets de 50 $ et de 100 $, selon l'enquête.

Une équipe de la Division des enquêtes sur les crimes économiques de la SQ, épaulée par des collègues de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et de la police de Terrebonne, était sur les traces de la bande depuis le mois dernier.

« Ç'a été une enquête très rapide », souligne la sergente Mélanie Dumaresq, porte-parole de la SQ.

À l'insu du président

Les trois hommes et la femme arrêtés dans l'imprimerie ont été interrogés, puis relâchés pour la poursuite de l'enquête. Selon nos informations, la femme était une employée de l'imprimerie. Elle aurait donné accès aux installations à ses complices. Le président de l'entreprise n'aurait pas été au courant des activités criminelles qui se déroulaient dans ses locaux en dehors des heures de travail.

La direction de l'entreprise n'a pas rappelé La Presse hier.

Au Canada, la possession, l'utilisation ou la création de monnaie contrefaite est un acte criminel passible d'une peine d'emprisonnement allant jusqu'à 14 ans. Toute personne qui accepte un faux billet dans une transaction, même à son insu, est obligée d'assumer la perte.

« Non seulement la contrefaçon cause une perte financière à quiconque se retrouve avec une fausse coupure, mais elle peut aussi miner gravement la confiance du public dans notre monnaie. La confiance est essentielle au maintien d'une saine économie parce qu'une fois perdue, elle est difficile à regagner », précisait récemment la Banque du Canada dans un document d'information sur l'impact de la contrefaçon.