Le Hells Angels de la section de Québec, Pierre Hamilton, ne pourra pas porter sa veste aux couleurs du club de motards ni aucune breloque, bijoux ou autre vêtement à leur effigie, durant sa libération conditionnelle.

Cette rare condition vient d'être imposée par la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) à Hamilton, qui obtiendra dans les prochains jours sa libération d'office, après avoir purgé les deux tiers de sa peine.

Comme les autres Hells Angels du Québec qui ont été arrêtés et accusés dans la foulée de l'opération SharQc en avril 2009, Hamilton a plaidé coupable à une accusation de complot pour meurtre en août 2013 et a été condamné à une sentence de 15 ans et trois mois. Mais cette peine a ensuite été réduite de moitié après que Hamilton se soit adressée, comme d'autres de ses frères d'armes, à la Cour d'appel.

«Vous faites partie d'un groupe criminel organisé qui est impliqué dans des activités criminelles de toutes sortes utilisant leur emblème comme signe et symbole d'appartenance. Afin de diminuer les risques que vous représentez en vous affichant avec ce groupe, il vous sera interdit de porter et d'afficher les couleurs de votre groupe d'appartenance (HA) ou les couleurs des organisations criminelles y étant associées, de même que tout autre élément/effigie rappelant votre soutien à cette organisation», peut-on lire dans la décision de la CLCC relativement à  cette condition inhabituelle dont on ignore si elle sera également imposée pour d'autres Hells Angels dont la libération est à venir.

Zéro alcool

Il y a un an, Hamilton avait demandé une première fois d'obtenir sa libération conditionnelle, mais il avait essuyé un refus de la Commission.

À l'approche de sa libération d'office, en septembre dernier, Hamilton a fait des représentations écrites à la Commission demandant de pouvoir consommer de l'alcool durant sa libération conditionnelle, mais cela lui a été refusé.

«Par le passé, l'usage d'alcool a déjà contribué à augmenter votre potentiel de violence», écrit un commissaire.

La Commission lui interdit donc de consommer de l'alcool et lui impose d'autres conditions : éviter toute personne liée au crime organisé, à des activités criminelles ou au trafic de stupéfiants, éviter les débits de boisson, divulguer toutes ses transactions financières aux autorités, occuper un emploi ou suivre des études et ne pas posséder plus qu'un appareil de communication mobile.

Un retraité libéré

Par ailleurs, un membre retraité des Hells Angels condamné dans la foulée de l'opération SharQc a également obtenu sa libération d'office récemment. Louis Brochu, 60 ans, anciennement du chapitre de Sherbrooke, devra éviter toute personne liée au crime organisé ou à des activités criminelles, éviter les débits de boisson, respecter un couvre-feu et divulguer toutes ses transactions financières.

***

Pour joindre Daniel Renaud, composez le (514) 285-7000, poste 4918 écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l'adresse postale de La Presse.