Ne devenait pas client qui voulait du réseau de trafic de stupéfiants opérant dans l'est et le nord de Montréal démantelé hier, mercredi, par le SPVM.

Au total, 14 individus ont été arrêtés, dont le chef présumé, un individu particulièrement prudent, explique le commandant Paul Verreault de la section Crime de violence (CDV) de la Division nord du SPVM, qui a mené l'enquête.

« Le sujet à la tête du réseau est un nouveau venu dans le domaine. Il était très contrôlant. Lorsqu'un nouveau client appelait, il voulait savoir qui il était », explique M. Verreault. Cette méfiance a probablement dû forcer la police à s'adapter, elle qui effectue souvent des achats de stupéfiants contrôlés en faisant passer un de ses agents doubles pour un client dans ce type d'enquête.

Autre fait à noter, le réseau comptait sur les services de trois femmes trafiquantes, une situation que le commandant Verreault n'a pas souvent vue.

Sur les 14 individus arrêtés, cinq sont des femmes. Huit des suspects comparaîtront détenus cet après-midi au Palais de justice de Montréal et seront accusés de trafic de stupéfiants alors que six autres ont été libérés sous promesse de comparaître. Deux hommes sont par ailleurs toujours recherchés.

« Durant l'enquête, nous avons été incapables de démontrer des liens avec une organisation criminelle, que ce soit autant les motards que la mafia. Toutefois, c'est certain que pour vendre sur un territoire, le réseau devait verser une taxe à quelqu'un », explique le commandant.

Le réseau, qui trafiquait surtout de la cocaïne et du crack, fonctionnait avec des téléphones cellulaires et un numéro que les clients devaient composer pour commander la drogue et se la faire livrer.

Durant l'enquête et lors des perquisitions, les enquêteurs ont saisi plus de 19 000 $ canadiens, 22 téléphones cellulaires (le réseau les a changés au moins une fois durant l'enquête), 346 quarts de cocaïne, plus de 80 roches de crack et de petites quantités de méthamphétamine, marijuana et autres.

L'enquête baptisée Noresse a débuté en mars dernier, à la suite de plaintes de citoyens du quartier Rosemont, un secteur historiquement contrôlé par les Hells Angels. Mais en progressant dans leur enquête, les policiers ont constaté que le réseau opérait également dans le nord et l'est de Montréal.

« Des citoyens se sont plaints qu'il y avait du trafic. La drogue a des impacts négatifs importants sur le sentiment de sécurité de la population. Il faut que celle-ci sache que la lutte aux stupéfiants est une priorité pour le SPVM », conclut le commandant Verreault.

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