La commission des valeurs mobilières (SEC) des États-Unis a obtenu une ordonnance d'urgence pour geler les avoirs de deux Québécois qui auraient empoché 15 millions en vendant une fausse monnaie virtuelle en ligne.

Dominic Lacroix et sa conjointe Sabrina Paradis-Royer auraient promis aux investisseurs qui achetaient des «plexcoins» de multiplier leur investissement par 13 en seulement un mois.

Ils auraient présenté le «plexcoin» comme une solution de rechange au bitcoin, une monnaie virtuelle dont la valeur a explosé depuis un an.

La plainte déposée lundi devant un tribunal de Brooklyn vise M. Lacroix, Mme Paradis-Royer et leur entreprise, PlexCorps. Le couple était aussi dans la mire de l'Autorité des marchés financiers au Québec.

Des documents présentés à la justice américaine indiquent que les deux Québécois ont apparemment continué à faire la promotion de leur investissement, malgré l'obtention par l'AMF d'une injonction pour stopper l'offre initiale de «plexcoins» en juillet.

Un porte-parole de l'AMF a affirmé que plus de 10 millions avaient été investis dans cette fausse monnaie virtuelle depuis le mois d'août.

Sylvain Théberge a indiqué mardi que l'AMF avait des préoccupations majeures sur le sort de ces investisseurs et leur a conseillé de cesser d'investir dans cette entreprise.

Les tentatives de joindre PlexCorps ou M. Lacroix par l'entremise d'un avocat ont été vaines.

Selon des documents aux États-Unis, les millions de dollars ont été récoltés par l'entremise de «déclarations substantiellement fausses ou trompeuses faites par M. Lacroix individuellement ou par le biais d'entités contrôlées par M. Lacroix».

La SEC décrit M. Lacroix comme un récidiviste de ce genre d'infraction et affirme qu'il a leurré des investisseurs aux États-Unis et ailleurs dans le monde, sans s'enregistrer auprès des autorités américaines ou dévoiler ses infractions antérieures.

L'entreprise québécoise a faussement prétendu mener des activités à partir de Singapour avec un personnel d'experts d'un peu partout dans le monde et a promis ce que les autorités des États-Unis ont qualifié de «rendement farfelu» de 1354 % en 29 jours.

La plainte réclame une injonction permanente, la confiscation des profits illégaux et d'autres pénalités.

Les autorités allèguent que les investissements obtenus ont permis de financer des dépenses de M. Lacroix et de Mme Paradis-Royer, incluant des projets de décoration intérieure.

La poursuite aux États-Unis accuse le couple et PlexCorps de violation d'articles antifraude de la loi fédérale sur les valeurs mobilières aux États-Unis, et M. Lacroix et l'entreprise de violation des règles qui nécessitent un enregistrement auprès des autorités.

Selon un communiqué, les accusations contre le couple constituent un précédent pour l'organisme américain de réglementation depuis l'établissement de sa nouvelle cyberunité en septembre.

L'AMF a collaboré à l'enquête des autorités américaines.

En novembre, un avocat de l'AMF a recommandé une peine de six mois et une amende contre M. Lacroix et son entreprise. L'avocat de M. Lacroix a suggéré une amende, et le juge n'a pas encore annoncé sa décision sur la peine.