Rosiana Poucachiche a été battue à mort dans sa maison de la réserve algonquine de Lac-Rapide en octobre 2000. Elle avait 17 ans. Quinze ans plus tard, son meurtrier court toujours. Excédée, la famille de la jeune victime critique le travail de la Sureté du Québec. Alors qu'Ottawa prépare sa commission d'enquête sur les femmes autochtones disparues ou assassinées, La Presse vous raconte son histoire.

Le dernier jour

C'est sa meilleure amie qui a vu Rosiana vivante la dernière.

Les deux filles avaient passé la soirée à une fête. Elles avaient bu. Elles riaient. Elles passaient du bon temps. De vraies ados, quoi.

Tard ce soir-là, Rosiana a pris à pied le chemin de la maison. Suzanne Decoursay a essayé de la convaincre de passer la nuit chez elle. « On était à côté et j'avais un grand lit », se souvient-elle. Sa copine a refusé.

Ce qui est arrivé ensuite est gravé à jamais dans sa mémoire : Rosiana est debout au sommet d'une butte. Elle mange un sandwich. Elle sourit. Son amie marche vers elle et lui demande une bouchée. Rosiana déchire une tranche de baloney, lui tend un morceau et s'en va, sa fine silhouette disparaissant dans le noir.

« Je ne l'ai jamais revue », souffle Suzanne. Le lendemain, l'adolescente était retrouvée morte dans son lit. Quinze ans plus tard, son amie s'en veut toujours de ne pas avoir réussi à la convaincre de dormir chez elle. « Elle serait encore vivante. »

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Nous sommes chez Albert Poucachiche, le père de Rosiana. C'est dans le sous-sol de ce modeste bungalow de la réserve algonquine de Lac-Rapide, à plus de 100 km du plus proche village au coeur du parc de La Vérendrye, que sa fille a été assassinée dans la nuit du 9 au 10 octobre 2000.

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Suzanne Decoursay, la meilleure amie de Rosiana Poucachiche

Depuis, malgré une grave pénurie de logements dans la communauté de 200 âmes installée sur les berges du réservoir Baskatong, personne n'a utilisé la chambre de l'adolescente. C'est comme si la petite pièce sans fenêtre au plancher de béton ne faisait plus partie de la maison. Sur la porte, la famille a laissé un écriteau installé à l'époque par l'adolescente. « Stop restez dehors », lit-on sur une feuille blanche salie par le temps sur laquelle elle avait tracé le contour de sa main au stylo rouge.

Dans la peinture bleue qui recouvre les murs défraîchis, elle avait gravé son surnom : Rosey, encore bien lisible au-dessus de l'interrupteur.

« Voilà. C'est ici que c'est arrivé. C'était là qu'elle dormait », dit Marylynn Poucachiche, soeur de la défunte et aînée de la famille.

Comme Suzanne, Marylynn traîne depuis 15 ans un lancinant sentiment de culpabilité.

« Je ne descends jamais ici. C'est trop difficile. Il n'y a que mon père qui vient parfois pour se recueillir », explique Marylynn.

Aujourd'hui, la pièce est pratiquement vide. Il ne reste que la vieille tête de lit appuyée sur un mur. Mais Marylynn se souvient au détail près de l'ancienne disposition de l'endroit, où elle croit parfois entendre rôder le fantôme de Rosiana.

Le soir du drame, elle était couchée avec ses enfants dans le lit de sa soeur. Elle était passée voir son père et s'y était endormie.

Au même moment, à quelques maisons de là, Rosiana, la fille « jolie et mince » dont la popularité auprès des garçons « faisait des jalouses », festoyait encore avec ses amis.

Pendant la nuit, Marylynn a décidé d'aller dormir ailleurs. Ils seraient trop serrés, s'est-elle dit, lorsque Rosiana finirait par rentrer.

Quelques heures plus tard, sa cadette a été assassinée dans ce même lit. « Je n'aurais pas dû partir », répète l'aînée. Elle ne s'est jamais pardonnée.

« Ma soeur était une ado normale qui faisait des choses normales d'ado. Elle en était encore à essayer des choses, à expérimenter, à décider ce qu'elle voulait faire de sa vie, dit-elle. Elle avait la vie devant elle. »

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La famille Poucachiche a gardé de nombreuses photos de Rosiana. Il y en a aux murs. Les albums en sont remplis.

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Dans la peinture bleue qui recouvre les murs défraîchis de sa chambre, Rosiana avait gravé son surnom: Rosey, encore bien lisible au-dessus de l'interrupteur.

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Sur la porte de la chambre de Rosiana, la famille a laissé un écriteau installé à l'époque par l'adolescente. «Stop restez dehors», lit-on sur une feuille blanche salie par le temps sur laquelle elle avait tracé le contour de sa main au stylo rouge.

Ici, on la voit qui lit un livre de contes à une élève de l'école primaire du village. Là, elle sourit de toutes ses dents, posant un soir de fête aux côtés de deux amis. Et là encore, elle montre fièrement sa nouvelle coupe de cheveux, avec des mèches d'un rose fluorescent. Sur un autre cliché, elle est attablée devant un repas de Noël - son dernier -, en compagnie de ses proches.

Ce soir-là, Marylynn lui avait offert en cadeau un manteau jaune et noir qu'elle souhaitait depuis longtemps. « Il coûtait 120 $. Je m'en souviens très bien. Dans le temps, c'était très cher pour un manteau, mais on s'est tous cotisés pour lui offrir. Elle était tellement contente. »

Sa soeur était coquette. Elle aimait les « affaires de filles », le maquillage et aller magasiner avec Suzanne. Elle rêvait de visiter Disney World et voulait ouvrir une salle d'arcade dans la réserve « pour que les jeunes aient quelque chose à faire », raconte son autre soeur, Christine.

Comme beaucoup de familles autochtones, les Poucachiche ont connu leur lot de tragédies. Leur mère est morte dans un accident de voiture en 1992 pendant un voyage de chasse. Leur père a tout tenté pour la sauver. En vain.

Celui-ci a ensuite sombré dans une longue dépression. Rosiana et ses frères et soeurs ont passé environ deux années dans une famille d'accueil.

C'est huit ans presque jour pour jour après l'accident, alors qu'Albert était remis et qu'il avait récupéré ses enfants, que la jeune femme a été assassinée.

C'est son père qui a découvert le corps.

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De nombreuses photos de Rosiana ont été affichées aux murs.

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Marylynn Poucachiche, la soeur de Rosiana

Le meurtre

Il est 8 h, le 10 octobre 2000. Le corps ravagé de Rosiana Poucachiche vient d'être découvert. Dans sa chambre, il y a du sang partout. Que s'est-il passé ? Récit.

Un matin comme les autres

Tôt, le mardi 10 octobre. Avant de se rendre au travail - elle enseigne l'algonquin à l'école primaire -, Marylynn Poucachiche passe chez son père pour faire du lavage. Elle habite à quelques minutes à peine de la maison paternelle, le numéro 52. La jeune femme descend au sous-sol et met une brassée en marche. Dans la pièce voisine, la chambre de Rosiana, c'est le silence complet. « Rosiana ! Lève-toi ! », crie sa soeur aînée. Pas de réponse. Pressée, Marylynn remonte l'escalier et part travailler.

Le corps

Au tour d'Albert Poucachiche, le père de Rosiana, d'aller réveiller sa fille. Il sait qu'elle a veillé tard, mais elle doit tout de même se lever. Ce qu'il voit en entrant dans la chambre le laisse sous le choc. Un corps. Du sang. L'homme panique. Il ne reconnaît même pas sa propre fille. Il court jusqu'à l'école, à quelques mètres à peine de chez lui, pour demander l'aide de Marylynn. Cette dernière le suit jusqu'à la maison. Elle y trouve Rosiana « étendue dans une marre de sang ». « Il y en avait partout sur le lit et sur le plancher », se souvient-elle. L'enseignante sort précipitamment de la maison et se met à hurler. Proches et voisins accourent.

La panique

C'est le branle-bas de combat chez les Poucachiche. Des amis, des voisins et des membres de la famille entrent et sortent de la maison. Le corps de Rosiana est toujours au sous-sol. La nouvelle de sa mort s'est répandue comme une traînée de poudre dans le village de 200 personnes où tout le monde se connaît. Un policier arrive sur les lieux et tente de mettre de l'ordre. Il est suivi par l'infirmier du dispensaire, qui essaie de réanimer l'adolescente, puis par l'ambulance.

« On ne sait même pas qui l'a appelée, raconte Marylynn. Nous, on paniquait trop. Et on n'avait même pas de téléphone dans ce temps-là. » Selon ce que la Sûreté du Québec avait à l'époque déclaré aux médias locaux, c'est un membre de la communauté qui aurait avisé en personne le corps de police autochtone (qui a depuis été démantelé et remplacé par la SQ).

Battue à mort

Rosiana est transportée à l'hôpital le plus proche, celui de Maniwaki à 140 km de la réserve. Sur place, les médecins ne peuvent que constater sa mort. Son corps porte plusieurs traces de violence. Elle a trois profondes lacérations à la tête, dont une de six centimètres de longueur qui lui traverse le cuir chevelu jusqu'au crâne. Elle a du sang et des bleus partout. Le rapport de coroner, dont nous avons obtenu copie, révélera qu'elle est morte des suites d'un traumatisme crânien et qu'elle a été frappée à l'aide d'un objet contondant. Elle avait de l'alcool dans le sang. Elle avait eu une relation sexuelle avant d'être tuée. Rien n'indique toutefois qu'elle a été violée. L'enquête est à l'époque confiée à l'escouade des crimes contre la personne de la Sûreté du Québec MRC Vallée-de-la-Gatineau.

État de choc

Marylynn est assise à la table de cuisine avec sa belle-mère. Elle n'arrive pas à avaler. « C'est à quel point j'étais en état de choc », dit-elle. La femme aujourd'hui âgée de 38 ans ne garde pratiquement aucun souvenir des jours qui ont suivi la mort de sa soeur. « C'est comme si mon cerveau les avait bloqués. » Elle ne se souvient pas d'avoir vu les ambulanciers. Elle ne se souvient pas non plus qu'ils aient sorti le corps de Rosiana. « Tout ce que je me rappelle de cette période, c'est d'être assise avec ma belle-mère et de ne pas pouvoir manger », dit-elle. Puis, lorsqu'ils ont pu récupérer le corps, ce fut les deux jours traditionnels de veille dans la maison numéro 52 avant que l'adolescente ne soit enterrée dans le petit cimetière.

Même si toutes les croix ont depuis été arrachées par un vandale, ses proches continuent de visiter sa tombe. Qui l'a tué ? C'est la question qui hante sa famille depuis 15 ans. Dans le village, tout le monde a sa propre théorie. Avec les années, les soupçons et la rancoeur n'ont fait que s'envenimer.

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Le modeste bungalow de la famille Poucachiche, le numéro 52, est situé dans la réserve algonquine de Lac-Rapide.

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La réserve algonquine de Lac-Rapide est située à plus de 100 km du plus proche village au coeur du parc de La Vérendrye.

L'enquête

La Sûreté du Québec a-t-elle tout mis en oeuvre pour retrouver le meurtrier de Rosiana Poucachiche ? 

La police dit que oui. À Lac-Rapide, le chef du conseil de bande et la famille de la victime croient que non. Pour eux, 15 ans, c'est beaucoup trop long. 

« Si c'était arrivé à Val-d'Or, à Maniwaki ou à Montréal, cette histoire aurait mérité l'attention des policiers 24 h sur 24, 7 jours sur 7 jusqu'à ce que l'affaire soit résolue, croit le chef Casey Ratt. À la place, les policiers sont venus quelques fois dans les mois qui ont suivi le meurtre, puis ils ont disparu pendant 15 ans. »

Jusqu'à il y a quelques semaines, ni Marylynn Poucachiche ni son père n'avaient vu ou entendu parler des enquêteurs de la Sûreté du Québec depuis le meurtre.

« L'enquête est morte avec ma soeur », dit Marylynn.

Vérification faite, il est vrai que les policiers n'ont donné aucune nouvelle aux proches de Rosiana depuis 2000. Pas plus qu'ils ne sont allés dans la réserve. Cela ne veut pas dire qu'ils n'ont pas travaillé, nuance la porte-parole Martine Asselin.

> En 2000, l'enquête a été confiée aux enquêteurs des crimes majeurs de l'Outaouais. Selon la SQ, une centaine de témoins ont été rencontrés, des recherches ont été effectuées sur le terrain, la police a mis la main sur des communications téléphoniques et la résidence d'un suspect a été perquisitionnée. Les analyses réalisées à l'époque n'ont pas permis de relier le suspect au meurtre.

> En 2007, le dossier a été transféré à l'escouade spéciale des crimes non résolus à Montréal. L'évolution de la technologie a poussé les enquêteurs à demander de nouvelles analyses biologiques au laboratoire.

> Entre 2009 et 2012, dit Martine Asselin, les enquêteurs ont reçu des rapports d'analyse du laboratoire.

> En février 2016, deux enquêteurs de l'escouade spéciale des crimes non résolus se sont présentés au domicile d'Albert Poucachiche (qui, selon nos informations, n'est pas suspect du meurtre). Selon Martine Asselin, la présence des enquêteurs n'avait aucun lien avec le passage, le lendemain, de La Presse à Lac-Rapide, même si la SQ avait été avisée de notre visite. Ils avaient, dit-elle, de nouveaux éléments à valider avec lui.

Sans nouvelles

La famille a été surprise, voire choquée, de cette visite. Elle ne savait pas que le dossier avait été transféré à Montréal ou même que l'enquête était toujours en cours.

Marylynn affirme avoir tenté d'obtenir un suivi au fil des ans, sans succès. « J'ai appelé deux fois à la SQ. Ils n'arrêtaient pas de me transférer d'une personne à l'autre. Je n'ai même pas pu avoir le nom de l'enquêteur responsable, dit-elle. Ils s'en fichaient. Pour eux, c'était juste une autre femme autochtone. »

Martine Asselin admet que la situation est « regrettable ». « Il est important de rappeler qu'un dossier de meurtre n'est jamais fermé et que les enquêtes se poursuivent, mais il faut comprendre que certains éléments de l'enquête ne peuvent être transmis aux membres de la famille afin de ne pas nuire au déroulement de celle-ci. »

Suzanne Decoursay, qui était avec Rosiana la veille de sa mort, dit avoir donné à la police des photos de la fête où elles avaient passé la soirée. « Ils m'ont dit qu'ils feraient des copies et me les rendraient. Je ne les ai jamais revues. »

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Le poste de police de Lac-Rapide est en piteux état, ce qui irrite la population locale.

Le chef est quant à lui furieux. Il affirme que les policiers n'ont pas annoncé à l'avance leur visite au conseil de bande. Ils ont rencontré le père de la victime, qui ne parle pas français et très mal anglais, sans interprète algonquin. Il a eu peur.

« On n'a pas de suivi pendant 15 ans et voilà qu'ils arrivent comme ça, sans nous laisser le temps de préparer la famille et la communauté », rage Casey Ratt. 

« Tant la famille que la Sûreté du Québec ont comme objectif commun de résoudre le meurtre de Rosiana Poucachiche, il est surprenant de constater que le conseil de bande ait mal accueilli la présence des enquêteurs désirant faire avancer l'enquête », répond Mme Asselin.

Selon le chef Ratt, « habituellement, par courtoisie, la police [les] prévient lorsqu'elle fait quelque chose de spécial ».

Vivre avec le doute 

À Lac-Rapide, le meurtre de Rosiana est un sujet sensible. Tout le monde ici a sa théorie sur qui l'a tuée. Marylynn est persuadée qu'elle connaît le coupable.

« Ce ne sont que des spéculations, mais ça me fait mal. Il habite ici. Je le croise. »

Selon elle, de tels soupçons, dont la cible varie dans chaque maison, ont pollué les relations entre les différentes familles. « Tout le monde se connaît. Les gens hésitent à parler de peur de choquer quelqu'un. »

La mort de Rosiana, dit-elle, a eu l'effet d'une tempête qui gronde encore. « Au moins, s'ils arrêtaient quelqu'un, on saurait. Moi, j'ai des soupçons, mais je n'ai pas de preuve. Peut-être que ça ne vise même pas la bonne personne. Mais ça me fait mal chaque fois que je le vois. »

Relations tendues 

La communauté de Lac-Rapide entretient une relation difficile avec la Sûreté du Québec, qui a remplacé le corps policier autochtone il y a plusieurs années faute de budget. Précisons que plusieurs membres de la population, dont les soeurs de Rosiana, ont connu des démêlés avec la justice.

À Maniwaki, les agents connaissent Marylynn par son prénom. Elle ne s'en cache pas.

Les Algonquins de Lac-Rapide, dont la majorité vit hors réserve, ont plusieurs fois bloqué la route 117 qui traverse le parc de La Vérendrye menant jusqu'à Val-d'Or, en plus d'interrompre des chantiers de coupe de bois qu'ils considèrent sur leur territoire. Ces manifestations ont parfois fini dans la violence, avec l'intervention de l'escouade antiémeute de la SQ ou par des arrestations.

Cela n'a pas aidé à adoucir les relations, dit le chef. Plusieurs membres de cette communauté algonquine très politisée vivent dans des conditions d'extrême pauvreté. La consommation d'alcool et de drogues y est un fléau, révélait une enquête sur la criminalité publiée par La Presse en 2014.

Ce sont les patrouilleurs du poste de la Vallée-de-la-Gatineau qui sont responsables de la sécurité dans la réserve. « Ils ne viennent que deux heures par jour et parfois, on ne les voit même pas », dit M. Ratt, qui ajoute que les agents changent chaque jour et qu'ils ne peuvent donc pas tisser de liens avec la population déjà méfiante.

Il accuse les forces de l'ordre de faire preuve de racisme et de discrimination. Pour appuyer son propos, il nous montre le poste de police, installé dans une maison à la façade complètement arrachée. « Avez-vous vu de quoi ça a l'air ? Quel message ça envoie sur l'importance qu'ils nous accordent ? »

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Casey Ratt, le chef de Lac-Rapide

Des espoirs 

« On est prêts à collaborer à l'enquête, mais il faut que ça soit mieux géré. Ça crée beaucoup de tensions dans la communauté et on ne voudrait pas que ça explose. » - Casey Ratt, chef de Lac-Rapide  

« Je sais qu'on a une mauvaise relation avec la SQ. Je ne sais pas si c'est pour ça [qu'ils n'ont pas enquêté] ou si c'est juste parce qu'ils s'en fichaient. » - Marylynn Poucachiche, soeur de Rosiana 

« Elle était comme ma petite soeur. On a grandi ensemble. C'était ma complice. J'ai besoin de savoir qui l'a tuée. » - Suzanne Decoursay, amie de Rosiana 

« Il nous faut des réponses. Rosiana était une ado comme les autres. Elle voulait bâtir sa vie, se trouver un homme bon et construire une famille. » - Christine Poucachiche, soeur de Rosiana 

« Il faut créer un pont entre notre communauté et la SQ. Ils ne connaissent pas notre communauté. » - Tony Wawatie, directeur général de Lac-Rapide

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Christine Poucachiche, la soeur de Rosiana