Jessy Kean, le sympathisant des Hells Angels arrêté vendredi, à Montréal, pourrait ne jamais avoir quitté le Québec durant sa cavale de trois ans.

Le fugitif a comparu par vidéoconférence, samedi, et a notamment été accusé d'avoir utilisé une fausse identité. C'est une traînée de sang menant à son appartement qui aurait permis de l'épingler, a appris La Presse.

Jessy Kean a été accusé de s'être frauduleusement fait passer pour quelqu'un d'autre que lui-même, soit Pierre Luc Paquin Roussy. Il a aussi été accusé d'avoir été en possession non autorisée d'une arme à feu prohibée chargée, d'avoir possédé une arme prohibée sachant qu'elle a été obtenue illégalement et d'en avoir maquillé ou effacé le numéro de série. Il a aussi été accusé d'entrave à un agent de la paix. René Boisvert, un autre sympathisant des Hells, a comparu aux côtés de Kean et fait face aux mêmes accusations concernant l'arme à feu.

Recherché depuis l'opération Loquace, menée en 2012 contre un consortium d'importateur de cocaïne, Kean pourrait aussi faire face à des accusations de complot de trafic de cocaïne, trafic de cocaïne, infraction au profit d'une organisation criminelle et trafic de biens criminellement obtenus dépassant 5000 $. Kean aurait été la tête dirigeante d'une branche trifluvienne liée à ce consortium. 

Trahi par une traînée de sang

Jessy Kean a été trahi par une traînée de sang menant à son appartement, vendredi, à Montréal. Selon ce qu'a appris La Presse, le concierge de l'immeuble de la rue De La Gauchetière a vu du sang à l'extérieur de son immeuble et a appelé les policiers. Les traces de sang menaient à un logement à l'intérieur duquel se trouvait Kean, étendu par terre, visiblement en état d'ébriété. Il avait une blessure au front qui avait saigné abondamment. Sa blessure pourrait être le résultat d'une bagarre ayant eu lieu à l'extérieur, ou pourrait banalement être due à une violente chute causée par la glace. 

Dans le logement, les patrouilleurs ont trouvé un pistolet chargé. Kean a été transporté à l'hôpital puis interrogé par des policiers à qui il a donné une fausse identité. Les policiers sont tout de même parvenus à l'identifier formellement comme le fugitif qu'ils recherchaient depuis trois ans. 

La police n'exclut pas que Kean, qui était recherché par Interpol d'un bout à l'autre de l'Amérique, soit visiblement demeuré tout ce temps à Montréal.

- Avec la collaboration de Louis-Samuel Perron