Un 14e suspect a été arrêté dans le cadre de l'opération «Malaise» de la Sûreté du Québec, qui visait le démantèlement d'un club de pédophiles la semaine dernière.

Richard Lévesque, 57 ans, a été cueilli samedi par les policiers, à son retour de Cuba, où il était en voyage.

Originaire de la région de Québec, son adresse officielle dans les documents de cour indique qu'il habiterait présentement à Gatineau, près de deux écoles secondaires.

Plusieurs autres accusés dans cette affaire ont commencé à subir leur enquête sur remise en liberté aujourd'hui. Ils reviendront devant le tribunal jeudi.

Les accusés demeurent détenus

Les 13 autres hommes arrêtés dans le cadre de l'opération «Malaise» portant sur des crimes de pornographie juvénile resteront en détention au moins jusqu'à jeudi: à ce moment, il est fort possible que certains soient remis en liberté dans l'attente de leur procès.

Ces hommes arrêtés lors de l'opération initiale avaient comparu jeudi dernier.

Leur enquête de remise en liberté devait avoir lieu mardi matin au palais de justice de Montréal.

Toutefois, dans le cas de plusieurs accusés, la Couronne a déclaré qu'elle effectuait certaines vérifications.

«La plupart nous ont offert certaines garanties que nous devons vérifier et puis ensuite, pour certains, j'ai déjà annoncé qu'il y aura la tenue d'une enquête préliminaire», a indiqué aux journalistes la procureure de la Couronne au dossier, Cynthia Gyenizse.

Si tout est à sa satisfaction, ils pourraient être libérés jeudi. Parmi les vérifications d'usage, la distance entre la résidence d'un accusé et les écoles et les parcs est normalement évaluée. Deux des accusés ont déclaré la même adresse et un groupe de trois accusés habitaient aussi au même endroit, ce qui pourrait compliquer le respect des conditions de remise en liberté.

Si la Couronne n'est pas satisfaite une fois les vérifications faites, une enquête de remise en liberté aura lieu mardi prochain, comme pour ceux pour qui la Couronne a d'ores et déjà déterminé qu'elle sera nécessaire, soit pour Roger Lepage, âgé de 74 ans, et Francis Perron, 46 ans.

En ce qui concerne l'accusé Vincent Rodrigue, il a renoncé à son enquête de remise en liberté. Il demeurera ainsi détenu jusqu'à la fin de son procès. Lorsqu'il avait été arrêté, l'homme de 39 ans était déjà incarcéré dans une autre affaire criminelle.

L'accusé Didier Chetelat, qui enseignait à HEC Montréal jusqu'à ce qu'il soit suspendu la semaine passée, devait être libéré mardi. La procureure de la Couronne avait commencé à lire les conditions qu'il devait respecter, mais lorsqu'il a mentionné qu'il irait vivre chez ses parents plutôt que chez lui, elle a indiqué devoir réévaluer sa décision.

Une ordonnance de non-publication a été émise sur toute l'information qui sera révélée lors de l'enquête de remise en liberté.

Le plus jeune des 14 accusés de l'opération «Malaise» a 27 ans et le plus vieux a 74 ans. Les faits reprochés remontent à 2003 et dans certains cas vont jusqu'en 2016.

La majorité des chefs d'accusation ont été portés contre les hommes pour avoir possédé, accédé, transmis, rendu accessible, produit, imprimé ou distribué de la pornographie juvénile. Certains sont aussi accusés d'en avoir conseillé d'autres sur la meilleure façon de commettre des actes criminels, notamment des contacts sexuels sur des mineurs.

La police est toujours à la recherche d'un quinzième suspect.

- avec Stéphanie Marin, La Presse Canadienne

Photo fournie par la SQ

Richard Lévesque