Il y a des limites à être dur en affaires. Le président globe-trotter d'une entreprise de construction a été ajouté à la liste des dix criminels les plus recherchés du Québec, hier, parce que la police le soupçonne d'avoir poignardé à mort un autre entrepreneur et d'avoir abandonné son cadavre dans le coffre d'une voiture.

La police de Montréal a confirmé hier avoir obtenu un mandat d'arrestation pour meurtre et outrage envers un cadavre au nom d'André Michel Boyer, 56 ans, président de Construction Amlac, une entreprise avec des antennes à Montréal et Saint-Sauveur.

L'homme d'affaires est soupçonné d'avoir tué un entrepreneur en asphaltage lavallois, Domenico Iacono, lui aussi âgé de 56 ans, avec qui il entretenait « une relation d'affaires ».

Un proche de M. Iacono a affirmé à La Presse que le crime serait lié une transaction immobilière qui aurait mal tourné.

Poignardé à plusieurs endroits

Le corps de M. Iacono avait été retrouvé dans le coffre de sa Mercedes rouge, à Montréal-Nord, le 29 octobre dernier. Selon nos informations, le quinquagénaire avait été poignardé à différents endroits du corps à l'aide d'un objet pointu et tranchant.

Toujours selon nos sources, André Michel Boyer aurait confié peu après à ses proches que des gens étaient à ses trousses et que sa sécurité était en jeu. Il disait s'être enfui au Costa Rica, puis en Thaïlande, laissant tout derrière, y compris sa conjointe, à qui il a cédé sa maison de Saint-Sauveur. « C'est une situation très difficile pour elle. Elle n'est pas en état de parler », a confié une proche jointe au téléphone.

La propre mère de M. Boyer a dû lancer des procédures judiciaires dans l'espoir de récupérer un prêt de plusieurs centaines de dollars qu'elle lui avait accordé et qu'il tardait à rembourser, selon les dossiers judiciaires du palais de justice de Saint-Jérôme.

Récemment, les enquêteurs des Crimes majeurs du SPVM ont toutefois reçu des informations selon lesquelles leur suspect serait revenu au Canada en passant par Toronto.

«Atmosphère positive»

Sur le site internet de Construction Amlac, André Michel Boyer se targuait d'avoir réalisé, en 25 ans de carrière, de prestigieux projets de construction, au Québec, mais aussi à Dubaï, en Algérie, au Niger et aux îles Turques-et-Caïques.

La Presse n'a pu vérifier hier l'authenticité de tous ces projets, mais M. Boyer apparaît toujours comme entrepreneur licencié au registre de la Régie du bâtiment, à titre d'entrepreneur général ainsi que d'entrepreneur spécialisé en une foule d'ouvrages différents.

Le site de son entreprise souligne que son approche consiste à instaurer « une atmosphère de travail positive et collaborative ». Son profil sur le réseau social LinkedIn précise qu'il travaille très bien sous pression et fait preuve de beaucoup d'initiative et d'autonomie.

La police de Montréal demande à toute personne qui l'apercevrait de composer immédiatement le 9-1-1 pour l'en informer.

- Avec la collaboration de Daniel Renaud