Alors que les dernières années ont été marquées par plusieurs meurtres liés au crime organisé, ce sont majoritairement les disputes de toutes sortes qui ont constitué la plus grande partie des mobiles des meurtres commis en 2015 sur le territoire du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Neuf des 29 victimes répertoriées jusqu'à hier étaient liées aux gangs de rue, deux fois plus que l'an dernier. Mais le SPVM assure que ces événements ont plusieurs mobiles différents plutôt qu'un seul fil conducteur.

Ainsi, même si Kevin Alves Loures et Guylianno Davance, qui ont été tués à la sortie d'un bar du boulevard Saint-Laurent, devant plusieurs témoins, le 2 août dernier, auraient eu des liens avec des gangs de rue, selon la police, leur meurtre n'aurait rien à voir avec les activités des gangs.

« Pour nous, cette affaire a été jusqu'à maintenant la plus marquante de l'année pour la collaboration qu'il y a eu entre les unités d'enquête et avec les citoyens, et la rapidité avec laquelle des suspects ont été arrêtés malgré la complexité du dossier », affirme le commandant Vincent Rozon, de la section des crimes majeurs du SPVM. Rappelons que trois hommes ont été arrêtés relativement à ces meurtres.

Cependant, les dernières semaines ont été marquées par un conflit sanglant entre deux cliques liées aux gangs de rue, celles des plans Robert et Bellechasse, qui se profilerait derrière les assassinats de trois jeunes - Tilus Saintilus, 20 ans, commis le 26 février, ainsi qu'Alexandre Tremblay, 22 ans, et Joey Grace, 20 ans, qui se sont produits tout récemment. À noter que la moyenne d'âge des victimes des meurtres liés aux gangs de rue à Montréal en 2015 est d'environ 23 ans.

Un autre meurtre que la police associe au crime organisé est celui de Claudio Marco Campellone, 24 ans, tué à deux pas de la résidence familiale du quartier Rivière-des-Prairies le 18 septembre dernier.

À moins d'un revirement spectaculaire d'ici demain, la tendance à la baisse du nombre de meurtres observée à Montréal depuis quelques années s'est poursuivie en 2015. « Quand on regarde les statistiques canadiennes, la criminalité baisse partout. Plusieurs têtes dirigeantes du crime organisé et des criminels influents ont été mis sous les verrous et tous ces efforts portent leurs fruits un moment donné. Il y a peut-être également la technologie et la médecine qui s'améliorent constamment, qui sauvent plusieurs vies », conclut le commandant Rozon.

Le bilan officiel des meurtres du SPVM fait état actuellement de 30 assassinats en 2015. Il comprend la mort le 24 janvier dernier d'Hélène Leduc, atteinte d'une balle à la nuque lors d'un vol qui a mal tourné dans une succursale de la Société des alcools de Baie-d'Urfé en 2010. Or l'autopsie a finalement révélé que Mme Leduc est morte d'une longue maladie. En réalité, 29 meurtres ont été commis pour le moment à Montréal en 2015.

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

Le seul meurtre que le SPVM associe au crime organisé est celui de Claudio Marco Campellone, 24 ans, tué à deux pas de la résidence familiale du quartier Rivière-des-Prairies le 18 septembre dernier.

MOBILES

• Dispute/conflit : 12

• Conjugal/familial : 5

• Gangs de rue : 6

• Stupéfiants : 2

• Règlement de comptes : 1

• Crime organisé : 1

• Dette : 1

• Inconnu : 1

VICTIMES

• Hommes : 26

• Femmes : 2

• Enfant : 1

DOSSIERS RÉGLÉS EN 2015

• 2005 : 15

• 2014 : 1

• 2013 : 1

TAUX DE RÉSOLUTION

Plus de 60 %

NOMBRE DE MEURTRES

• 2015 : 29 (au 29 décembre)

• 2014 : 28

• 2013 : 28

• 2012 : 35

• 2011 : 35

• 2010 : 37

• 2009 : 30