Les policiers poursuivent leur veille à la suite des menaces d'attentats à la bombe dans environ 80 établissements scolaires québécois qui se sont avérées non fondées, a déclaré mercredi le ministre intérimaire de la Sécurité publique, Pierre Moreau.

En dressant un bilan de l'opération policière qui s'est déroulée mardi, M. Moreau a affirmé que l'enquête se poursuivait afin d'identifier la source de cette menace d'attentats à la bombe transmise par courriel.

«L'enquête se poursuit sur l'identification des personnes», a-t-il déclaré aux journalistes.

En fin de journée, la Sûreté du Québec (SQ) a annoncé l'arrestation de quatre jeunes âgés de 16 et 17 ans relativement à des menaces proférées la semaine dernière contre des écoles des régions de l'Outaouais et d'Ottawa. Au moins trois d'entre eux ont comparu au palais de justice de Gatineau, en fin d'après-midi mercredi, pour y être accusés de méfait.

La SQ n'est pas en mesure pour l'instant d'établir un lien entre ces cas et les menaces formulées mardi contre plusieurs écoles du Québec et de l'Ontario.

Le ministre Moreau est lui aussi resté très prudent, soutenant que les quatre arrestations avaient été effectuées relativement aux événements de la semaine dernière.

Plus de 70 établissements du primaire, du secondaire et du collégial ont dû être fouillés mardi par les policiers pour déterminer qu'aucun engin explosif ne s'y trouvait, a indiqué le ministre en point de presse.

«Les autres n'ont pas été fouillés étant donné que le niveau d'évaluation de menace ne justifiait pas qu'un déploiement semblable soit fait», a-t-il dit.

Un protocole de veille mis en place avec les écoles en fin de soirée mardi a démontré qu'aucun nouveau message menaçant n'avait été reçu dans les établissements.

Niveau d'alerte élevée

Après les évacuations de mardi, les écoles devront maintenir un niveau d'alerte sur les communications et les abords des établissements pour une période qui n'a pas été précisée.

«Il est aussi élevé qu'hier, a indiqué M. Moreau. L'évaluation du facteur de risque est faite sur une base continue. Lorsque les forces policières nous indiqueront que le risque est redevenu normal, à ce moment, les mesures de veille cesseront.»

Dans un communiqué envoyé aux établissements d'enseignement, le groupe Sceptre rouge affirmait que ses gestes menaçants pourraient s'étendre jusqu'à vendredi.

Des écoles de plusieurs régions du Québec ont dû être évacuées en raison de cette menace, qui a forcé un déploiement policier d'envergure, une opération dont M. Moreau n'était pas en mesure d'évaluer le coût, mercredi.

M. Moreau a répété que le ou les auteurs du courriel de menaces pourraient faire face à des accusations d'actes terroristes, même si leur geste ne s'est pas concrétisé.

«Ça peut constituer dans une poursuite criminelle une justification pour que des accusations de terrorisme soient demandées par la Couronne», a-t-il dit.

Par ailleurs, deux écoles secondaires ont été la cible de menaces isolées, mercredi matin, dans un arrondissement de Montréal ainsi que dans la région de Lanaudière.

Dans l'arrondissement Lachine, des policiers ont fouillé une école secondaire que la direction avait fait évacuer après la découverte d'une lettre menaçante, dont la teneur n'a pas été révélée. Les élèves ont ensuite pu réintégrer l'établissement.

À Sainte-Julienne, des fouilles ont aussi été effectuées dans une école secondaire après son évacuation. Un élève pourrait être accusé de méfait.

(Collaboration Cogeco Nouvelles)