Au moins deux homicides commis ces dernières semaines à Montréal auraient comme trame de fond une vengeance issue d'une tentative de meurtre avortée dans le milieu du crime organisé italien, selon ce que La Presse a appris de diverses sources.

Ces meurtres seraient ceux de Claudio Marco Campellone, 24 ans, tué le 18 septembre devant la maison paternelle dans le quartier Rivière-des-Prairies, et d'un membre de gang de rue d'allégeance rouge abattu au début du mois dans l'est de Montréal.

Selon nos informations, les deux jeunes hommes faisaient partie d'un groupe d'individus liés à la mafia et aux gangs de rue qui veulent faire leur place dans l'est de la métropole et n'hésitent pas à recourir à la violence.

D'après nos sources, ces assassinats résulteraient d'une vendetta orchestrée par un clan de la mafia dont un membre a été la cible d'un attentat vers la fin de l'été. L'individu visé n'a cependant pas été blessé.

D'autres personnes liées à cet attentat raté ont été avisées par la police que leur vie serait menacée. Nos sources se demandent à combien de victimes et à quel niveau dans la hiérarchie de la mafia de Montréal s'arrêtera cette vengeance.

Mafia affaiblie

Depuis la mort naturelle de Vito Rizzuto en décembre 2013, la mafia montréalaise est dirigée par une table composée de fils de mafieux établis et de lieutenants de cellules, encadrés par un ancien second du défunt parrain.

Certains membres de ce groupe ont assisté aux funérailles de Marco Campellone qui ont eu lieu mardi dans une église du quartier Rivière-des-Prairies.

Le groupe fait lui-même partie d'une alliance formée avec les motards et d'influents chefs de gangs. Avant  même que Vito Rizzuto eut fini de purger sa peine de huit ans de prison aux États-Unis et même après qu'il soit revenu à Montréal à l'automne 2012, cette alliance a contribué à maintenir une paix relative, mais nos sources craignent que cette vendetta ne rompe un fragile équilibre maintenu depuis la mort de l'influent parrain.

Malgré d'importantes ressources financières, la mafia montréalaise est très affaiblie depuis les guerres intestines qui ont éclairci ses rangs entre 2005 et 2013 et l'opération Colisée de 2006. Et depuis la mort de Vito Rizzuto, les périodes d'instabilité alternent avec les moments d'accalmie, alors que la direction de la mafia est constamment remise en question.