Dix-huit ans après sa dernière et seule condamnation significative pour trafic de drogue, l'Agence des services frontaliers du Canada demande à ce que Michele Torre soit expulsé du Canada pour ses activités criminelles au sein du clan Cotroni, une famille mafieuse décimée et pratiquement inactive depuis plusieurs années.

L'audience devant décider du sort de l'homme d'origine italienne de 61 ans s'est amorcée ce mercredi matin devant la Commission de l'immigration et du statut du réfugié (CISR). Torre est arrivé au Canada à l'âge de 15 ans, a obtenu sa résidence permanente, mais jamais sa citoyenneté.

Michele Torre est détenteur d'un petit casier judiciaire contenant quelques condamnations mineures. En 1996 toutefois, il écopait d'une très lourde peine de prison. 8 ans et neuf mois pour une affaire de trafic de stupéfiants. Parmi les coaccusés figuraient les deux Frank Cotroni, jr et sr, ainsi que Tony Volpato. Il a purgé sa peine, et une demande de pardon est en cour de traitement.

Depuis, on a de nouveau entendu parler de lui en 2006, lors de l'opération antimafia Colisée. On l'avait entendu discuter avec deux coaccusés de récupération de valises à l'aéroport Trudeau qui aurait contenu de la cocaïne. Les valises ont été localisées par les policiers, mais on n'y a jamais trouvé de drogue. Les trois hommes ont été acquittés.

Cet épisode ne peut donc servir à étayer une preuve d'activités criminelles.

Mais l'Agence des services frontaliers en a décidé autrement et l'homme a dû se présenter devant la CISR. L'affaire a été reportée à jeudi notamment parce que la poursuite a renoncé à faire entendre un témoin, le détective de la GRC Joe Tomeo, qui avait aussi témoigné au procès qui a abouti avec l'acquittement de Torre.

L'homme était flanqué d'une trentaine de membres de sa famille. Il a admis avoir déjà travaillé pour les Cotroni, comme serveur dans un bar leur appartenant, mais a nié être un membre de la mafia.

Il travaillerait aujourd'hui en rénovation, notamment comme poseur de céramique.