Un ingénieur qui avait déclaré sécuritaire un centre commercial du nord de l'Ontario seulement quelques semaines avant qu'une partie du toit s'effondre a été accusé au criminel, vendredi.

Les accusations ont été portées relativement à l'effondrement partiel du toit du centre commercial Algo, survenu en juin 2012 à Elliot Lake, en Ontario, un accident qui avait fait deux morts.

Robert Wood, âgé de 64 ans, fait face à deux chefs de négligence criminelle ayant causé la mort, et un chef de négligence criminelle ayant causé des lésions corporelles, a indiqué vendredi la Police provinciale de l'Ontario.

Deux femmes étaient mortes dans l'effondrement du centre commercial: Doloris Perizzolo, âgée de 74 ans, et Lucie Aylwin, âgée de 37 ans.

Lors des audiences publiques d'une commission d'enquête sur cet accident, près de 125 témoins ont été entendus pendant 117 jours. Les travaux de la commission ont mis en lumière des erreurs de conception et de construction du centre commercial, qui a été endommagé au fil des ans par l'eau et le sel. Le rapport de la commission d'enquête est attendu d'ici le 31 octobre 2014.

L'enquêteur Dave Truax, de la Police provinciale, a indiqué que Robert Wood était un ingénieur impliqué dans les inspections du bâtiment. Il n'a pas voulu dire si des accusations contre d'autres responsables sont à prévoir, mais a souligné que l'enquête criminelle se poursuivait.

«Il s'agit d'une enquête unique, complexe et ardue qui a nécessité beaucoup de temps pour examiner la preuve et être exacte dans l'application de la loi», a dit M. Truax.

La commission d'enquête a aussi appris que quelques semaines avant l'effondrement, l'ingénieur Wood avait estimé que la structure du bâtiment était en bon état.

Dans une conversation en 2011 soumise à l'enquête, l'ingénieur est cité disant à un acheteur potentiel qu'il en coûterait 1,5 million de dollars pour réparer le toit du centre commercial. Il aurait aussi prévenu que la structure devait être réparée pour éviter des problèmes.

Néanmoins, Robert Wood a affirmé à l'enquête avoir du mal à se rappeler d'une telle conversation.

Il a ensuite été dit que subséquemment, en mai 2012, l'ingénieur a affirmé au propriétaire du centre commercial que des supports en acier montraient de l'usure en surface, mais étaient sinon en bon état.

Cet état des lieux avait été formulé à la suite d'une inspection du bâtiment, où Robert Wood n'a signalé aucun danger visible. Il a par la suite admis avoir modifié son rapport final d'inspection du 3 mai 2012, après que son partenaire et lui l'eurent signé.

Les modifications incluaient le retrait de photos qu'il avait prises dans un magasin du centre commercial montrant des bâches jaunes recueillant des fuites d'eau du toit et une poutre d'acier corrodée. Il a aussi retiré une référence à une fuite persistante.

Les modifications ont été faites à la demande du propriétaire du centre commercial, a soutenu Robert Woods à l'enquête, alors que l'homme aurait voulu éviter une mauvaise image alors qu'il était en plein processus de refinancement.

Woods s'est vu retirer son permis d'ingénieur en novembre 2011 après avoir admis une mauvaise conduite non reliée au centre commercial Algo.