L'une des militantes québécoises emprisonnée depuis une semaine au Mexique «ne cessera jamais» de «combattre l'autorité, ici et ailleurs», si l'on en croit un message qui lui est attribué par un groupe de solidarité.

Fallon Rouiller-Poisson, 22 ans, n'y fait pas référence à l'attaque au cocktail Molotov contre un édifice gouvernemental dont elle est soupçonnée. La jeune femme, active durant la grève étudiante de 2012, ne nie pas ni ne confirme avoir commis les gestes qu'on lui reproche.

«Nous sommes de ce côté [des barreaux] et vous de l'autre côté. Selon l'État, il y a des kilomètres ou des années qui nous séparent. Mais les choses qui nous unissent sont plus grandes», lit-on encore.

L'authenticité du message mis en ligne sur le site Solidaridad5E-Mexico n'a pas pu être vérifiée avec certitude par La Presse. L'autre Québécoise arrêtée dans le cadre du même événement, Amélie Pelletier, ne semble pas avoir écrit de message similaire.

Selon un journal mexicain, la police et les juges locaux se heurtent à un mur de silence depuis l'arrestation des deux Québécoises en compagnie d'un ressortissant mexicain.

«Les détenues n'ont pas voulu faire quelque déclaration que ce soit, ni devant le ministère public ni devant le bureau du procureur général», rapporte le 24 Horas.

Garde à vue de 40 jours

Jeudi soir, un juge de Mexico a ordonné le maintien derrière les barreaux de Fallon Rouiller-Poisson et d'Amélie Pelletier en vertu d'une garde à vue prolongée d'au plus 40 jours, ont rapporté les journaux locaux.

Les autorités peuvent ainsi retarder le dépôt officiel des accusations criminelles contre les détenues.

Les deux jeunes femmes - ainsi qu'un Mexicain arrêté simultanément - ont été appréhendées dans la nuit du 5 au 6 janvier dernier, dans la capitale du pays. Juste avant leur arrestation, une attaque à la bombe incendiaire avait endommagé un édifice du gouvernement fédéral, ainsi qu'un concessionnaire automobile adjacent. Personne n'a toutefois été blessé dans l'attaque.

Selon les médias mexicains, le juge fédéral qui a ordonné leur maintien en détention devait prendre une décision sans délai sur leur sort, en vertu de la Constitution mexicaine. Il aurait pu libérer Rouiller-Poisson et Pelletier, les expulser, les mettre immédiatement en accusation ou encore les maintenir en garde à vue. C'est pour cette dernière solution qu'il a opté.