Pour avoir accumulé de la pornographie juvénile et en avoir produit en installant des caméras cachées dans le vestiaire du Complexe sportif Claude-Robillard, Gilles Lajoie a été condamné à 18 mois de prison, ce matin, au palais de justice de Montréal.

L'homme de 42 ans était soigneur d'une équipe de hockey mineur et surveillant au Complexe sportif Claude-Robillard. Il avait été intercepté l'an dernier, dans le cadre d'une enquête en Ontario, qui visait une maison de production de pornographie. Une perquisition avait conduit à la saisie de centaines de films de pornographie juvénile dans cette maison de production, mais aussi à des listes de clients. C'est ainsi que la police est remontée jusqu'à M. Lajoie, qui avait acheté cinq films entre mars et avril 2011. 

M. Lajoie a reçu la visite des policiers en mars 2012. La police a retrouvé chez lui 22 000 images de pornographie infantile, montrant pour la plupart des enfants entre six et douze ans, dont plusieurs dans des positions sexuelles explicites. L'homme a admis qu'il avait un problème de consommation de pornographie juvénile depuis environ 15 ans. Il était presque soulagé d'avoir été arrêté, disant qu'il avait besoin d'aide. Il a d'ailleurs entrepris une thérapie par la suite.

L'analyse de son ordinateur avait ensuite permis de trouver des images démontrant qu'il avait lui-même filmé des jeunes par le biais de caméras cachées dans les douches et le vestiaire du Complexe sportif Claude-Robillard. Ce qui lui avait valu une autre accusation. M. Lajoie a finalement plaidé coupable à des accusations de possession et production de pornographie infantile.

Rapport positif

Le rapport avant sentence établi sur l'accusé était positif. M. Lajoie n'a pas d'antécédent judiciaire, il n'a pas tenté de minimiser son implication, il veut s'en sortir et ne veut pas recommencer, a fait valoir son avocate, Sandra Tremblay, avant d'ajouter que son client avait souffert «en silence.» Me Tremblay et la procureure de la Couronne Roxanne Laporte suggéraient une peine de prison ferme de 18 mois, une probation, et des conditions qui l'empêcheraient d'être avec des jeunes pour dix ans après sa sortie de prison. La juge Sylvie Durand a entériné cette suggestion. M. Lajoie a été incarcéré dès après.