La taupe de la GRC reste en cage. Sa prise de conscience embryonnaire, sa tendance à se déresponsabiliser et sa version des faits peu crédible ont nui hier à la taupe de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), Angelo Cecere, qui a essuyé un refus des commissaires québécois aux libérations conditionnelles.

Cecere, 60 ans, est cet ancien traducteur de la police fédérale condamné à un an de prison, en mai dernier, pour abus de confiance et pour avoir divulgué des renseignements.

Cecere a été arrêté en 2008 après être tombé dans un piège monté de toutes pièces par les enquêteurs de la GRC, qui cherchaient un de leurs employés soupçonné d'avoir fourni de l'information à la mafia italienne durant la vaste enquête Colisée.

Cecere, qui souffre d'une maladie dégénérative de la vue, est détenu sous protection, dans l'infirmerie de sa prison, et doit toujours être accompagné par deux agents des services correctionnels durant ses déplacements.

Rancoeur envers son employeur

Devant les commissaires, hier matin, Cecere a expliqué qu'il en voulait à son employeur pour des promotions injustifiées et des traductions mal faites. Il en avait également contre le système de justice en raison d'un divorce coûteux et des problèmes de consommation de son fils.

Cecere a également quelque peu modifié la défense qu'il avait présentée en cour en disant qu'il avait voulu appâter le mafieux Nicola Di Marco - sur lequel des documents de Colisée avaient été trouvés - «pour voir s'il acceptait une éventuelle collaboration en échange d'argent». Le détenu a aussi dit qu'il apportait depuis des années des documents de la GRC à sa maison, car il est un collectionneur.

Cecere veut être libéré pour être proche de sa famille et travailler pour un organisme d'aide aux propriétaires italiens.

« Plusieurs sphères demeurent nébuleuses, et la Commission doute de votre transparence, d'autant plus que les éléments en lien avec la justification de vos délits se modifient dans le temps et que de nouveaux éléments apparaissent peu à peu», écrivent notamment les commissaires pour expliquer leur refus.