L'ancien vice-président directeur de SNC-Lavalin, Riadh Ben Aissa, a utilisé des millions détournés de l'entreprise pour investir dans des propriétés immobilières de luxe en Europe, selon ce qu'affirme la GRC dans ses documents d'enquête.

Alors qu'il était vice-président directeur responsable du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord pour SNC-Lavalin, Riadh Ben Aissa aurait possédé en sous-main des entreprises qui étaient embauchées par la firme de génie-conseil pour l'aider à mettre la main sur des contrats avec le régime Kadhafi en Libye et le régime Ben Ali en Tunisie, selon la police.

Les firmes Duvel et Dinova se voyaient accorder de commissions de 5%, 7,5%, voire 50% sur des contrats de construction, ce qui représentait des dizaines de millions de dollars.

Dans un des cas, Ben Aissa a même signé un contrat au nom de SNC-Lavalin, tout en sachant que l'autre partie contractante était en fait une entreprise qu'il possédait lui-même secrètement.

Avec les millions de commissions ainsi détournés, Ben Aissa aurait acheté une résidence prestigieuse sur l'avenue Montaigne, à Paris, et des propriétés en Suisse. Une de ses entreprises aurait aussi retransféré 2,5 millions de dollars à l'oncle de Sami Bebawi, un autre ancien dirigeant de SNC-Lavalin.

La GRC précise dans les documents déposés au tribunal que les contrats signés par SNC-Lavalin avec les entreprises personnelles de Riadh Ben Aissa représentaient un risque pour les actionnaires et constituent donc une fraude à leur égard.