La découverte de plusieurs colis contenant une importante quantité de drogue dans la cour de la prison de Saint-Jérôme pourrait avoir été l'un des éléments déclencheurs de l'émeute qui a éclaté dans cet établissement carcéral des Laurentides, la semaine dernière.

C'est du moins ce que croit le président du Syndicat des agents correctionnels du Québec, Stéphane Lemaire. «Il y a probablement un lien à faire entre toute cette drogue qui a été trouvée le 7 février et les événements violents qui sont survenus dans la prison deux jours plus tard», affirme le chef syndical.

Le soir du samedi 9 février, des détenus d'un secteur à haute sécurité de la prison se sont rebellés durant trois heures. Les agents ont utilisé du gaz poivre pour ramener l'ordre. La Sûreté du Québec a aussi été appelée sur place.

Imiter des balles de neige

La Presse a appris que deux jours avant l'émeute, les agents ont trouvé plusieurs colis dans la cour de l'aile DD de la prison, située tout près de la section DCD où sont détenus des membres de gangs de rue et des individus liés au crime organisé.

Les colis, qui étaient lestés avec des piles, étaient emballés dans du papier hygiénique mouillé et gelé, vraisemblablement pour imiter des balles de neige. Ils contenaient de la marijuana, des drogues chimiques, de la cocaïne, des seringues et un briquet, des produits qui valent des milliers de dollars à l'intérieur des murs.

«Quand une telle quantité de drogue entre dans les murs, elle est ensuite partagée entre les individus et les groupes. De la drogue, nous en trouvons régulièrement, mais les médias ne sont pas mis au courant chaque fois», dit Stéphane Lemaire, selon qui cette saisie démontre qu'il faut une réforme en profondeur du système carcéral au Québec qui passe par la construction de nouvelles prisons et l'ajout de patrouilleurs autour des établissements.

«À la prison de Hull [Gatineau], deux patrouilleurs ont été ajoutés et il y a moins de drogue qui entre», assure-t-il.

Depuis le début de l'année, on signale également des événements violents dans les prisons de Gatineau et de Sherbrooke.