Le gouvernement Legault a nommé un remplaçant temporaire à Robert Lafrenière à la tête de l'Unité permanente anticorruption (UPAC).

Il s'agit de Frédéric Gaudreau, un ancien de la Sûreté du Québec (SQ), qui agissait à titre de commissaire associé aux enquêtes à l'UPAC depuis juin dernier.

M. Gaudreau, qui cumulera les deux postes, entrera en fonction le 3 novembre, après le départ de M. Lafrenière le 2 novembre.

Dans un communiqué, la vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a expliqué que M. Gaudreau assumerait ces fonctions en attendant qu'un remplaçant permanent soit choisi.

Lorsqu'un nom sera retenu, la candidature devra être approuvée par les deux tiers des députés de l'Assemblée nationale, tel que promis par la Coalition avenir Québec (CAQ), a souligné Mme Guilbault.

Robert Lafrenière avait surpris tout le monde en annonçant le 1er octobre dernier, le jour des élections québécoises, qu'il quitterait son poste début novembre. Il n'avait pas justifié sa décision.

Robert Lafrenière était à la tête de l'UPAC depuis 2011, une unité créée par le ministre de la Sécurité publique de l'époque, Robert Dutil. Il avait été reconduit dans ses fonctions en 2016, et son mandat devait se terminer en 2021.

Un règne controversé

M. Lafrenière avait été la cible de plusieurs critiques au cours de son mandat.

En septembre, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) annonçait que l'UPAC n'aurait finalement pas accès aux biens saisis l'an dernier durant l'arrestation du député Guy Ouellette, que l'unité d'enquête soupçonnait d'être à l'origine de fuites de renseignements policiers sensibles dans les médias.

En décembre dernier, les grandes lignes d'un rapport interne accablant sur les relations de travail à l'UPAC avaient été coulées dans les médias.

On y apprenait que le Service de la vérification de l'intégrité des entreprises, dirigé à l'époque par Marcel Forget, était rongé par des relations conflictuelles, des tensions palpables et un manque de confiance des employés envers la direction.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Robert Lafrenière