Pour avoir « oublié » une enfant autiste dans la cour d'école durant une heure et demie par un froid de -20 degrés, la Commission scolaire des Laurentides est condamnée à verser 6500 $ en dommages moraux au tuteur de l'enfant.

Le 19 décembre 2016, la fillette avait été déposée à l'école Notre-Dame-de-la-Sagesse, à Sainte-Agathe-des-Monts par l'autobus scolaire, alors que celui-ci était en retard.

L'enseignante qui en avait la charge était déjà entrée en classe, tenant pour acquis que l'enfant était absente cette journée-là.

Or, la procédure prévoit que l'école assure un suivi auprès des parents en cas d'absence imprévue, ce qui n'a pas été fait.

L'enfant, décrite par ses parents comme étant « totalement sans défense », est atteinte d'autisme de type passif et « reste au même endroit » si on ne l'appelle pas.

Elle est donc demeurée dans la cour d'école jusqu'à ce qu'une éducatrice l'aperçoive vers 10 h 30, soit environ une heure et demie après qu'elle soit descendue de l'autobus d'écoliers.

L'éducatrice raconte que l'enfant tremblait et pleurait à chaudes larmes et « il est évident que (la fillette) était alors dans un état de panique et de choc et qu'elle était transie et gelée », écrit le juge Jean-Pierre Archambault, de la Cour du Québec.

Il ajoute que « sans la rencontre fortuite et l'intervention de (l'éducatrice) qui a décidé de passer par la cour d'école et qui y a découvert (l'enfant) qui se trouvait là depuis plus d'une heure et demie, la situation aurait pu être autrement plus dramatique et possiblement tragique ».

De plus, les parents n'ont été avisés de la situation que vers 15 h en après-midi ; pourtant, l'enseignante avait parlé à la mère au téléphone en avant-midi sur un autre sujet, mais n'avait pas mentionné l'incident.

Si le juge Archambault se dit « convaincu que ce comportement est fautif », il précise qu'« il n'est pas intentionnel » et n'accorde donc pas de dommages punitifs au plaignant, qui réclamait en tout un dédommagement de 15 000 $.