Un Montréalais de 30 ans qui a tenté d'assouvir ses fantasmes sexuels de domination avec cinq adolescentes de 13 à 15 ans, l'été dernier, a reçu une peine de 27 mois de détention pour leurre informatique d'enfants. Alain Provost avait offert 200 $ à une adolescente de 13 ans pour qu'elle le frappe. Or, elle était personnifiée par une agente d'infiltration, ce qui a mené à son arrestation.

Le modus operandi du cyberprédateur est simple : il communique avec de jeunes adolescentes sur Messenger en utilisant son compte Facebook personnel, puis il aborde rapidement des thèmes à connotation sexuelle. Il envoie ensuite à ses victimes des photos de son bras et de son mollet et leur demande si « ça les excite » ou si elles « trouvent ça sexy ».

« Il va demander aux jeunes filles si elles se sont chamaillées avec des gens, si elles ont déjà gagné et si elles sont faites fortes », selon le résumé des faits présenté par la poursuite en octobre dernier.

« [M. Provost] va tenter à plusieurs reprises de faire des appels vidéo avec ces jeunes filles qui vont toutes refuser. Il va leur proposer de l'argent, pour voir si elles accepteraient de le dominer. »

Alain Provost a plaidé coupable à cinq chefs d'accusation de leurre d'une personne âgée de moins de 16 ans ou qu'il croit telle, le 2 octobre dernier, au palais de justice de Montréal. Précisons qu'une victime de 17 ans lui avait indiqué être âgée de 15 ans. La cinquième victime était une policière qui avait créé un profil d'une fille de 13 ans pour contacter Alain Provost.

La juge Lori Renee Weitzman lui a imposé, le 19 avril dernier, une peine de 18 mois de prison pour les chefs de leurre, à laquelle s'ajoute une peine de 9 mois pour non-respect de conditions et pour avoir fait une soixantaine d'appels téléphoniques harassants auprès des femmes d'un gymnase. Il lui reste toutefois six mois à purger en raison du temps passé en détention préventive depuis son arrestation, en août dernier.

Un risque «élevé»

Le risque de récidive sexuelle d'Alain Provost est jugé « élevé », conclut le rapport présentenciel de l'accusé. « [M. Provost] a peu d'introspection quant aux conséquences sur les victimes. Il minimalise l'impact de son comportement par rapport aux victimes dans le dossier. Le discours est peu rassurant à ce stade-ci au niveau d'une récidive », a expliqué Me Jérôme Laflamme, procureur de la Couronne.

Selon son avocate, Alain Provost a « compris » que les mineurs représentent une « étape » à ne pas « franchir ». « Il a compris à tout le moins qu'on ne peut pas appeler des personnes mineures et leur parler de propos sexuels », a déclaré Me Hélène Poussard. Le cyberprédateur n'avait aucun antécédent judiciaire en matière de crimes contre des mineurs.

À sa sortie de prison, Alain Provost ne pourra pas naviguer sur l'internet pendant trois ans. Il lui sera également interdit d'aller dans un parc ou un terrain de jeu où pourraient se trouver des mineurs.