La police de Laval a procédé ce matin à deux arrestations dans une affaire de fraude où « plusieurs centaines de milliers de dollars » auraient été détournés des coffres du Syndicat des chauffeurs de la Société de transport de Laval. Les deux personnes arrêtées sont l'ex-chef syndical, Richard Ouimet, et son ancien secrétaire général, Serge Coderre, selon nos informations.

« Il y a deux arrestations dans l'enquête sur une fraude de plusieurs centaines de milliers de dollars au sein du Syndicat des chauffeurs d'autobus de la STL », a indiqué l'agente Évelyne Boudreau, du Service de police de Laval. Les deux personnes sont présentement détenues au quartier général de la police lavalloise, mais devraient être relâchées plus tard sous promesse de comparaître en juin.

Les policiers ont enquêté pendant un an sur les finances du Syndicat. En mars 2017, des enquêteurs avaient fait une perquisition aux locaux du syndicat des chauffeurs d'autobus. Ceux-ci avaient saisi des documents liés à la comptabilité. « Une analyse faite par une équipe de juricomptables a établi que des fonds syndicaux ont été détournés grâce à des subterfuges », a indiqué l'agente Boudreau.

La police de Laval ne confirme pas l'identité des deux personnes arrêtées, ceux-ci n'ayant pas comparu encore, mais le Syndicat des chauffeurs confirme que son ancien président en fait partie. « On a reçu un appel comme quoi Richard Ouimet a été arrêté ce matin », a confirmé le secrétaire général, Anthony Latour. L'autre individu arrêté est Serge Coderre, qui était secrétaire général à l'époque.

Rappelons que Richard Ouimet a été suspendu en mars 2015 après avoir été arrêté à deux reprises pour des altercations avec l'un de ses membres. Il avait finalement été congédié. À l'époque, un bras de fer sur l'affiliation du Syndicat divisait les membres, mais aussi sur la gestion des fonds de l'organisation.

Un mois après la suspension de son ex-président, le Syndicat des chauffeurs avait été placé sous tutelle par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) le temps de « s'assurer que les affaires syndicales sont en ordre ». 

Après avoir pris les rênes, le SCFP a commandé un rapport indépendant de vérification «qui a constaté différentes irrégularités». L'organisation a levé la tutelle en mars 2017 après avoir révisé les pratiques du syndicat et procédé à l'élection d'un nouvel exécutif.