Des agentes des services correctionnels à Edmonton allèguent dans une poursuite avoir subi de l'intimidation, du harcèlement, des agressions sexuelles, ainsi que des violences physiques, dont des simulacres de noyades, de la part de collègues masculins.

Une agente accuse un collègue de l'avoir poussée par-dessus un bureau et d'avoir mis sa main dans son pantalon. Elle dit aussi avoir été étranglée et s'être fait propulser la tête sur des surfaces dures à l'aide de ses cheveux.

Une autre femme rapporte avoir été harcelée constamment en raison de son homosexualité et affirme avoir subi des brûlures en s'assoyant sur un siège de toilette qui avait été aspergé de gaz poivré.

Ces allégations apparaissent dans une poursuite récemment déposée par quatre agentes des services correctionnels de l'Établissement d'Edmonton contre le Service correctionnel Canada et le Syndicat des agents correctionnels du Canada.

Aucune des allégations n'a été démontrée devant le tribunal, et les défendeurs n'ont pas encore déposé leurs déclarations.

La poursuite indique que les agressions sexuelles, les abus, l'intimidation et le harcèlement étaient endémiques dans la prison à sécurité maximale, qui est située su nord-est d'Edmonton.

Une enquête réalisée l'an dernier à la prison avait conclu que l'atmosphère de travail était toxique et avait fait plusieurs recommandations pour améliorer la situation.

Le Service correctionnel avait annoncé en janvier dernier le congédiement de six employés à la suite d'une enquête interne concernant des allégations d'inconduites en milieu de travail. Il avait aussi embauché un nouveau directeur, amélioré la formation et instauré une ligne confidentielle de plainte pour les employés.

Le Service correctionnel et le syndicat n'ont pas voulu commenter la poursuite lundi, mais ils ont assuré qu'ils ne toléraient pas le harcèlement.

La police d'Edmonton continue d'enquêter et pourrait déposer d'autres accusations criminelles dans cette affaire.

«Voile de secret»

La poursuite accuse le Service correctionnel de s'être «donné un voile de secret que les directeurs, les employés supérieurs et le syndicat ont utilisé pour harceler et intimider des employés».

«Sous ce voile, les plaignantes ont été blessées par des conséquences désastreuses, qui ont affecté leurs vies», est-il écrit dans la poursuite.

Trois des femmes ont reçu un diagnostic de stress post-traumatique et ne travaillent plus à la prison. La quatrième continue d'être employée à temps partiel, mais elle dit avoir de la difficulté à mettre son uniforme chaque matin.

La poursuite ne détaille pas comment les simulacres de noyades auraient été perpétrés. En général, ce terme est utilisé lorsqu'une personne est attachée et qu'elle se fait plonger dans l'eau pour simuler une noyade.

Jeffrey O'Brien, l'avocat des quatre femmes, a refusé de commenter et a indiqué que ses clientes ne parleraient pas non plus. Les femmes n'ont pas été identifiées «en raison de la nature confidentielle et secrète des employés chargés de l'application de la loi».

Les assaillants présumés ne sont pas non plus nommés dans la poursuite.