L'ancien porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ) Benoit Richard fait face à des accusations criminelles pour avoir fait un faux document de vérification de sécurité dans le but d'aider une femme à se joindre à la SQ. Le sous-officier est accusé d'abus de confiance par un fonctionnaire public et de fabrication et d'utilisation de faux document.

Le sergent Richard aurait produit un faux « formulaire d'habilitation sécuritaire » pour le compte d'une femme qui postulait à un poste de répartitrice à la SQ, a appris La Presse d'une source policière. Ces employés peuvent accéder notamment au Centre de renseignements policiers du Québec (CRPQ), le grand répertoire d'information criminelle de la province. Comme tout postulant, elle devait ainsi faire l'objet de vérifications approfondies par le corps policier. Cette enquête de probité permet de scruter en profondeur le passé d'une personne, au-delà du casier judiciaire.

Benoit Richard est ainsi accusé d'abus de confiance relativement à cette « procédure d'habilitation sécuritaire » et d'avoir fait un faux document afin qu'il « soit employé ou qu'on y donne suite comme authentique au préjudice de son employeur », indique la sommation autorisée le 20 décembre dernier par un juge de paix. Ces crimes allégués auraient été perpétrés entre le 7 octobre et le 4 novembre 2016 à Mascouche. On ignore le lien entre la femme et l'ancien porte-parole et visage public de la SQ.

ENQUÊTE À SON SUJET DEPUIS 2016

La SQ a refusé de commenter les circonstances de ces crimes allégués. « Les citoyens sont en droit de s'attendre à un comportement irréprochable de la part des policiers chargés de faire appliquer la loi. Ces comportements allégués ne correspondent pas aux valeurs prônées par la Sûreté du Québec », a déclaré l'inspecteur Guy Lapointe, directeur des communications de la SQ.

Le policier de 47 ans faisait l'objet d'une enquête de la Direction des normes professionnelles - les affaires internes de la SQ - depuis l'automne 2016, avait révélé La Presse en décembre de la même année. Il est depuis suspendu avec solde. 

S'il est reconnu coupable, le sous-officier d'expérience sera automatiquement destitué de ses fonctions, comme le stipule la Loi sur la police.

Pendant sa suspension, l'ancien porte-parole de la SQ a continué de s'adresser aux médias. En vacances en République dominicaine, le résidant de Joliette a accordé quelques entrevues à des médias québécois en septembre dernier au sujet de l'arrivée de l'ouragan Irma dans les Caraïbes.

Benoit Richard a été porte-parole du corps policier provincial pendant des années dans la région de Montréal. Ses dernières apparitions publiques remontent toutefois à décembre 2014. Il a aussi été porte-parole de la police municipale de Joliette jusqu'à sa dissolution en 2008.