Le ministère fédéral de la Justice demande aux Canadiens de réfléchir hors du cadre de leurs idées préconçues sur les crimes et les gens qui les commettent, alors que le gouvernement libéral prépare des réformes du système de justice pénale promises depuis longtemps.

La consultation interactive en ligne inclut un sondage demandant aux participants leur avis sur plusieurs cas, par exemple celui d'un jeune père monoparental pris à voler 800 $ à son employeur et qui peine à se trouver un emploi par la suite à cause de son dossier criminel.

Le sondage souligne que les vols d'une valeur de moins de 5000 $ constituent le quart de toutes les infractions au Code criminel, et demande aux participants d'évaluer si le juge aurait dû prendre en considération d'autres options, telles que l'ordonnance de rembourser les sommes en question ou de participer à un programme communautaire où le jeune homme aurait obtenu de l'aide.

Tout au long de l'exercice, il y a des statistiques et d'autres détails visant à une meilleure compréhension des enjeux abordés.

On y souligne notamment que les infractions à l'administration de la justice - telles que la consommation d'alcool ou la violation d'un couvre-feu par une personne en probation - constituent 23 % de tous les dossiers présentés en cour criminelle, et que le taux de criminalité au Canada est généralement en déclin depuis des dizaines d'années.

Carissima Mathen, professeure de droit à l'Université d'Ottawa, a souligné que le gouvernement libéral avait indiqué clairement qu'il planifiait une approche différente de celle du précédent gouvernement conservateur - qui pourrait comporter ses propres défis.

«Je crois qu'il est utile pour n'importe quel gouvernement d'avoir une perception des véritables points de résistance ou d'appréhension du public dans une politique de justice pénale», a-t-elle soutenu.

Steve Mihorean, le haut fonctionnaire supervisant l'exercice, a indiqué que le ministère souhaitait permettre aux gens de proposer leurs vues sur ces enjeux, tout en leur offrant des informations qui pourraient avoir été méconnues.

La consultation en ligne, notamment le sondage auquel ont pris part jusqu'à maintenant environ 4800 personnes selon M. Mihorean, se termine le 15 janvier.