La femme accusée d'avoir laissé un bébé sans surveillance dans un logement montréalais qui a pris feu par la suite fait face à une nouvelle accusation.

Josée Milot a plaidé non coupable, mardi, à une accusation d'entrave au travail des policiers. Selon la procureure de la Couronne Roxane Laporte, l'accusée n'aurait pas décliné sa véritable identité aux policiers lors de son arrestation, jeudi dernier.

Elle avait déjà plaidé non coupable, vendredi, à trois chefs d'accusation plus graves: abandon illicite d'un enfant de moins de 10 ans, négligence criminelle causant un incendie, et omission de fournir les choses nécessaires à l'existence d'un enfant.

La police croit que Mme Milot, qui avait la garde temporaire du bébé ce jour-là, a mis quelque chose sur la cuisinière au petit matin, jeudi, mais a quitté subitement le logement, laissant le bébé sans surveillance.

Ce sont des policiers déjà dans le secteur qui ont sauvé l'enfant, au milieu d'une fumée dense. Le bébé, âgé d'environ un an, a souffert d'inhalation de fumée, comme d'ailleurs les policiers venus à sa rescousse.

La femme de 49 ans a passé la longue fin de semaine de la fête du Travail en détention, la Couronne s'étant opposée vendredi à sa libération sous caution pour la suite des procédures. Mme Milot devait déjà faire face à des accusations dans d'autres affaires.

«Vu le nombre de dossiers de madame, vu les manquements - elle était dans un sursis au moment où elle a commis les crimes (allégués), elle était déjà dans une sentence dans deux dossiers -, donc la poursuite s'objecte» à sa libération, même pour amorcer une thérapie, a indiqué Me Laporte à sa sortie de la salle d'audience, mardi.

Problème de consommation

Son avocat, Antonio Cabral, a indiqué que sa cliente demeurera détenue «pour l'instant», mais qu'elle tentera d'obtenir une place en thérapie. «On envisage de la faire évaluer par différentes maisons de thérapie, et peut-être qu'on proposerait à la cour éventuellement que madame entame une thérapie pour son problème de consommation», qui «semble récurrent», a soutenu Me Cabral.

L'avocat a indiqué mardi que Mme Milot est disposée à régler ses problèmes d'alcool, mais il a aussi admis qu'elle avait déjà pris cet engagement devant le tribunal par le passé. «Ce sera à la juge de trancher» cette fois-ci, a indiqué Me Cabral.

«La défense ne réclamera pas sa libération sous caution avant de savoir si madame peut aller en thérapie», a expliqué Me Cabral. «Elle est impliquée dans d'autres dossiers depuis un certain temps, pour lesquels elle ne s'est pas présentée en cour, alors c'est plus difficile d'obtenir une libération sous caution.»

L'audience pour la libération sous caution qui devait avoir lieu mardi matin a donc été reportée. Les parties se retrouveront lundi devant la juge Mélanie Hébert, de la Cour du Québec à Montréal.

Me Cabral s'est entretenu brièvement avec sa cliente mardi et il l'a trouvée encore très ébranlée par les événements de jeudi. Il soutient que Mme Milot a rapidement demandé des nouvelles de l'état de santé du bébé. «Elle réalise que les accusations sont très graves.»