Des défendeurs pourraient s'ajouter à l'action collective entreprise pour dédommager les victimes de l'éclosion de légionellose à Québec à l'été 2012. Ce qui fait craindre à l'avocat des victimes des délais supplémentaires avant que les victimes ne puissent être indemnisées.

La Cour supérieure du Québec a autorisé en février 2016 une action collective au nom des victimes de la légionellose et de leurs proches, trois ans et demi après l'éclosion qui a entraîné la mort de 14 personnes. Au total, 181 personnes l'ont contractée entre le 26 juillet et le 8 octobre 2012, selon les procédures déposées.

La légionellose est une maladie infectieuse qui se développe dans des milieux comme les tours de refroidissement situées sur le toit des immeubles. Elle se propage par l'inhalation de gouttelettes d'eau contaminée.

Le juge Clément Samson avait autorisé Solange Allen - dont le mari est décédé - à poursuivre le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la capitale nationale, le directeur régional de santé publique, le Dr François Desbiens, la procureure générale du Québec et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Cette dernière était copropriétaire et gestionnaire du Complexe Place Jacques-Cartier, un immeuble où se trouvaient les tours de refroidissement qui avaient été montrées du doigt à l'époque. Les autres sont poursuivis pour leur mauvaise gestion alléguée de l'éclosion de légionellose.

Certains de ces défendeurs désirent maintenant que d'autres soient ajoutés au recours pour partager la responsabilité de ce qui leur est reproché et, s'il y a lieu, dédommager les victimes.

Le CIUSSS et le Dr Desbiens veulent que soit ajoutée la Régie du bâtiment du Québec, et la CSQ cherche de son côté à appeler en garantie trois entreprises responsables notamment de l'entretien des tours de refroidissement, a expliqué en entrevue téléphonique Jean-Pierre Ménard, l'avocat des victimes, qui a intenté l'action collective.

Ces demandes seront présentées lundi matin au juge Clément Samson au palais de justice de Québec.

«Le problème c'est que ça risque de rallonger le débat», craint Me Ménard.

«Et les victimes veulent que ça finisse le plus rapidement possible».

Il fait valoir qu'un plus grand nombre de défendeurs entraînera des délais supplémentaires, plus de conflits, et des procédures et des interrogatoires additionnels.

«Mes clients, ça n'améliore pas leur sort», a-t-il lancé.

Il indique ne pas pouvoir s'opposer à la démarche qui se déroule entre les défendeurs et des tiers. Mais il a l'intention de demander une gestion d'instance serrée au juge Samson.

Une réunion d'information pour les victimes

Me Ménard a aussi organisé une réunion d'information pour les membres de l'action collective lundi soir à Québec. Tous y sont conviés, même ceux qui n'ont pas encore contacté les avocats, précise M. Ménard. La rencontre a lieu à 19h00 au Patro Roc-Amadour.

Il souhaite les informer sur le déroulement des procédures judiciaires, en lien notamment avec les développements qui se seront passés en cour lundi.