S'il ne s'est pas entendu avec ses juristes, le gouvernement du Québec a au moins réussi à s'entendre avec ses 2800 agents de la paix en services correctionnels.

Une entente de principe a finalement été conclue à la suite d'une négociation de trois jours qui a eu cours le week-end dernier, ont confirmé mardi le syndicat, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, et le président du Conseil du trésor, Pierre Moreau.

Au cours d'une entrevue avec La Presse canadienne, mardi, le président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec, Mathieu Lavoie, a dit juger l'entente satisfaisante et a précisé qu'il recommanderait à ses membres de l'entériner.

L'entente doit d'abord être étudiée par des délégués, à la mi-mars, avant d'être soumise aux membres - si elle est approuvée en instance - lors d'une tournée provinciale de la mi-mars à la mi-avril, a précisé M. Lavoie.

Comme c'est souvent le cas en de telles circonstances, le syndicat refuse de dévoiler la teneur de l'accord, afin d'en réserver la primeur à ses membres.

Toutefois, durant le conflit, les points en litige étaient les salaires, la formation du personnel, la précarité des employés à temps partiel, le régime de retraite et le manque d'effectifs dans un contexte de surpopulation carcérale. M. Lavoie n'a pas voulu dire si tous ces points avaient été abordés dans l'entente de principe.

Les agents de la paix en services correctionnels n'ont pas le droit de grève, n'ont pas le droit au ralentissement de travail. Pour faire valoir leurs revendications, au cours des derniers mois, ils ont donc manifesté à quelques reprises et se sont fait voir par les ministres du gouvernement Couillard. Ils portaient également une casquette rouge et un brassard avec des messages imprimés - mais pas des pantalons de camouflage.

Le président du Conseil du trésor, Pierre Moreau, s'est réjoui de cette entente de principe, qui survient alors qu'il n'est pas parvenu au même résultat avec les 1100 avocats et notaires de l'État québécois.

«Nous avons senti une ouverture et une volonté de part et d'autre, à la table de négociation, pour en venir à une entente bénéfique pour tous. Nous constatons qu'il est possible d'arriver à un dénouement satisfaisant lorsque des efforts de négociation sont consentis», a-t-il commenté par voie de communiqué.

Tout comme pour les juristes de l'État, la convention collective était échue depuis le 31 mars 2015, soit depuis près de deux ans.

Les membres du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels travaillent dans des établissements de détention provinciaux comme Bordeaux, Rivière-des-Prairies, Leclerc à Laval, de même qu'à Amos, Sept-Îles, Percé, New Carlisle, Baie-Comeau, Rimouski, Roberval, Trois-Rivières, Québec, Sorel, Hull, Sherbrooke, Saint-Jérôme. Le syndicat a également des membres au palais de justice de Montréal qui s'occupent de la garde des personnes incarcérées dans les salles de cour - à ne pas confondre avec les constables du palais.