Accusé d'agression sexuelle et d'attouchements sur une adolescente de moins de 16 ans, l'ex-maire de Montréal-Nord, Gilles Deguire, admet avoir posé des gestes inacceptables et a un «profond remords».

C'est ce que l'un de ses avocats, Me Frank Pappas a fait valoir, cet après-midi, alors que le dossier de M. Deguire revenait à l'agenda judiciaire. L'avocat a tenu ces propos après l'audience, lorsque questionné par les journalistes. 

«C'est un homme qui est digne, un bon individu qui a dérapé, a dit Me Pappas au sujet de M. Deguire. Vous savez ces choses-là arrivent... Ça ne l'excuse pas, c'est impardonnable, mais c'est la réalité...»

Me Papas admet que le dossier de M. Deguire fait l'objet de discussions entre la défense et la Couronne, et signale que M. Deguire ne cherche pas à s'esquiver ou à se cacher derrière des arguments légaux. «Ce sont des choses qui, parfois, prennent du temps. Il y a toujours deux versions... On est à 98% d'une reconnaissance», a précisé Me Pappas.

L'avocat estime qu'il n'y a pas de cachettes à faire. «M. Deguire s'est confié à tout le monde lorsque c'est arrivé. Il a avoué avoir posé des gestes inacceptables. C'est une bonne personne qui a gaffé sérieusement et qui le reconnaît» a-t-il dit.

«Au niveau de la gravité objective, on est vraiment au bas de l'échelon, et je n'essaie pas du tout de minimiser le sérieux ce qui s'est passé», a ajouté l'avocat.

Présomption d'innocence

Tant qu'il n'a pas plaidé coupable, M. Deguire est toujours présumé innocent. Les faits qui lui sont reprochés se seraient produits entre le 1er décembre 2013 et le 23 octobre 2015, à Montréal et ailleurs au Québec. La victime alléguée avait moins de 16 ans. 

M. Deguire, qui a été policier pendant 30 ans, notamment dans la section Police jeunesse de Montréal-Nord, a été élu maire de cet arrondissement en 2009. Sous le coup d'une enquête criminelle, il a démissionné de son poste en janvier dernier, quelques semaines avant d'être accusé formellement dans le présent dossier.

Le dossier de M. Deguire reviendra devant la juge Myriam Lachance le 1er décembre. M. Deguire était présent dans le palais de justice, mais il n'était pas dans la salle d'audience.