La Gendarmerie royale du Canada (GRC) prévoit établir une équipe de lutte contre la cybercriminalité pour enquêter et tenter de perturber les plus importantes menaces en ligne à la réputation du pays et à son économie.

La police fédérale a indiqué que l'équipe, installée à Ottawa, enquêterait sur les activités criminelles reliées au cyberespace ciblant le gouvernement fédéral, des actifs d'affaires clés et des infrastructures critiques nationales, telles que les réseaux électriques et les systèmes bancaires.

L'équipe, qui doit être pleinement en fonction d'ici 2020, est un élément central de la Stratégie de lutte contre la cybercriminalité, dévoilée mercredi.

La GRC veut s'attaquer au défi de surveiller les méfaits dans le monde numérique alors que les criminels - et la preuve nécessaire pour les arrêter - leur échappent plus souvent qu'autrement.

La nature sans frontières des crimes reliés à l'Internet - du vol d'identité à l'exploitation des enfants - est le plus grand défi auquel font face les enquêteurs, étant donné que l'«auteur du crime peut se trouver n'importe où dans le monde», a souligné le surintendant principal de la GRC, Jeff Adam.

La stratégie prévoit des investissements de 30 millions $ sur cinq ans, devant créer 40 nouveaux postes occupés par des policiers et des civils.

La GRC a dévoilé un plan d'action en 15 points, qui inclut aussi la mise sur pied d'un groupe du renseignement voué au repérage de menaces de cybercriminalité, nouvelles et émergentes, le renforcement des capacités de collecte d'éléments de preuve numérique et l'accroissement des occasions de formation en enquête sur la cybercriminalité pour les enquêteurs et les analystes du renseignement.

La GRC veut se donner des outils pour améliorer le recrutement du personnel comptant des compétences en ingénierie des réseaux et de l'informatique. En plus, la police fédérale compte travailler de plus près avec le secteur privé et les partenaires internationaux.

«La cybercriminalité a une large portée et nécessite que les organisations publiques et du secteur privé travaillent de concert et partagent des informations sur les nouvelles menaces et d'autres en émergence», indique le document stratégique.

En conférence de presse la semaine dernière, le commissaire de la GRC, Bob Paulson, avait affirmé que les bureaux de la police étaient remplis d'appareils numériques, mais que la difficulté était de trouver le moyen d'en extraire des preuves valides.

Bien qu'internet puisse être un outil merveilleux, avait déclaré M. Paulson, il a un côté sombre et dangereux.