Les déboires judiciaires du chroniqueur judiciaire Claude Poirier ne sont pas terminés. La Cour supérieure vient de condamner M. Poirier et son entreprise, Les gestions de la filière inc., à verser 102 755$ à Revenu Québec.

«Je suis en train de prendre un arrangement avec eux pour que ça se règle. Je vais régler mes affaires», a affirmé hier M. Poirier, lors d'une brève conversation téléphonique.

La décision, rendue le 28 octobre dernier, est la plus récente d'une longue série de recours tentés par différents créanciers pour récupérer des sommes importantes que leur doit M. Poirier. Un de ces créanciers, Denis Belisle, a essayé, en vain, de faire saisir le cachet obtenu par le spécialiste du monde interlope pour son émission Claude Poirier: secrets judiciaires.

En avril 2014, Revenu Québec avait déjà tenté de percevoir une créance de près de 50 000$ que lui devait M. Poirier, en plaçant une hypothèque légale contre sa maison de Candiac. L'Agence du revenu du Canada tentait aussi de récupérer près de 27 000$ de la même façon.

Incapable de payer son hypothèque, M. Poirier a fini par se faire saisir sa résidence en février dernier. Lui et sa femme ont néanmoins pu la réintégrer quelques mois plus tard, après qu'elle a été rachetée par une entreprise à numéro appartenant à la famille Saputo. «On est juste locataires. C'est la famille Saputo qui a racheté la maison. Que voulez-vous, je n'ai pas eu le choix, j'avais les deux pieds dans la rue», avait expliqué M. Poirier, en juin dernier, lorsque La Presse l'avait rencontré chez lui.

Un autre créancier

Le jour même, une note laissée par un huissier de justice sur la poignée de porte de la maison invitait M. Poirier à répondre à un autre créancier. Denis Belisle, à qui M. Poirier doit plus de 112 000$ à la suite d'un jugement de la Cour supérieure, tente depuis 2013 de récupérer son dû en multipliant les démarches judiciaires. Le non-respect d'une promesse d'achat d'une résidence appartenant à M. Belisle est au coeur de cette décision, dans laquelle Claude Poirier s'est fait reprocher par le juge d'avoir agi avec négligence et «déconsidération pour le processus judiciaire».

Denis Belisle a récemment envoyé des avis de saisie à Bell Média et Blimp Télé, qui diffusent et produisent l'émission Claude Poirier: secrets judiciaires, afin de saisir son cachet. L'approche a avorté, les montants disponibles étant insuffisants.

Tout porte à croire que, quoi qu'il arrive, les avoirs financiers que possède actuellement Claude Poirier sont tout simplement insaisissables. En mars 2014, un créancier avait visé un placement substantiel détenu par M. Poirier dans un fonds de revenu viager (FRV) de Fudicie Desjardins. Or, selon la loi, les FRV sont des véhicules de placement insaisissables.

À ce jour, ni Claude Poirier ni Les gestions de la filière n'ont déposé de demande de faillite auprès du Surintendant des faillites du Canada.