La Couronne doit déterminer si l'ex-ministre conservateur des Anciens Combattants Julian Fantino sera formellement accusé d'agression armée et de voies de fait causant des lésions corporelles, relativement à des événements qui se seraient déroulés il y a plus de 40 ans, alors qu'il était policier.

John Bonnici a déposé il y a quelques semaines une plainte privée contre M. Fantino, pour des événements survenus en 1973.

Dans une entrevue au Toronto Sun, M. Bonnici a soutenu qu'au cours d'une descente supervisée par M. Fantino, il avait été brutalisé par des policiers. Il prétend aussi qu'un agent lui avait versé du ketchup sur les fesses, dans le pantalon, et que M. Fantino avait pressé avec son bâton de police pour bien étendre le condiment.

Aucune de ces allégations n'a été prouvée devant un tribunal.

Pour l'avocat de M. Fantino, Mark Sandler, ce n'est pas un hasard si ces accusations, privées, ont été portées au beau milieu de la campagne électorale.

Habituellement, c'est le ministère public qui porte des accusations, mais un citoyen peut aussi le faire en s'adressant à un juge de paix ou à la cour provinciale.

C'est maintenant à la Couronne de déterminer si le dossier est assez étoffé pour plaider devant un juge - et si l'intérêt public le commande. La cause a été reportée au 8 décembre.

Ancien chef de la police de Toronto, M. Fantino avait été élu pour la première fois aux Communes en 2010. Avant et après son passage aux Anciens Combattants, il avait été ministre associé à la Défense nationale. Lors du scrutin du 19 octobre dernier, il a perdu son siège de Vaughan-Woodbridge, en banlieue de Toronto, aux mains du candidat libéral Francesco Sorbara.

M. Fantino n'était pas présent au tribunal mardi matin.