Libéré d'office en mars dernier, un importateur de cocaïne lié à la mafia, Ray Kanho, a eu quelques écarts de conduite qui l'ont ramené derrière les barreaux à la fin de l'été. L'homme de 39 ans a toutefois de nouveau été libéré cette semaine, non sans que la Commission des libérations conditionnelles du Canada ajoute des conditions.

Arrêté dans la rafle antimafia Colisée en novembre 2006, Kanho a été condamné trois ans plus tard à huit années et deux mois de pénitencier pour importation et complot pour possession de cocaïne dans un but de trafic.

Libéré d'office après avoir purgé les deux tiers de sa peine en mars dernier, Kanho a vu sa libération conditionnelle être suspendue en août après une accumulation d'écarts de conduite.

Kanho a en effet été intercepté au volant de la voiture d'une tierce personne, alors qu'il avait été averti qu'il n'en avait pas le droit à peine deux jours auparavant. Il a aussi passé plusieurs jours chez une autre personne sans en avoir avisé ses surveillants et fréquenté un café connu des policiers. Enfin, en vérifiant les relevés de son téléphone cellulaire, ses surveillants se sont rendu compte qu'il avait téléphoné à plusieurs reprises à sa conjointe à des heures tardives.

« Votre équipe de gestion de cas se questionne sur la possibilité que vous ayez repris vos activités criminelles. Vous avez perdu sa confiance », écrit le commissaire Michel Pallascio dans une décision rendue lundi.

Aucune preuve concrète

Mais puisque le commissaire ne détient aucune preuve concrète que Kanho est impliqué dans des activités criminelles, il a décidé de lui redonner la liberté, tout en ajoutant d'autres conditions à celles déjà existantes.

Ainsi, en plus d'éviter certaines personnes, de divulguer ses transactions financières et de conserver un emploi, il devra remettre ses relevés d'appels téléphoniques, respecter un couvre-feu entre 23 h et 6 h et éviter les cafés reconnus comme étant fréquentés par des individus liés au crime organisé.