L'homme d'affaires Eddy Savoie poursuit une ancienne collaboratrice pour près de 320 000 $. M. Savoie estime que Tony Langelier, 77 ans, a omis de lui verser une portion des commissions qu'elle prélevait auprès des médias alors qu'elle s'occupait de la campagne de publicité des Résidences Soleil, entre 2010 et 2012. Mme Langelier plaide qu'il n'en est rien et poursuit à son tour M. Savoie pour atteinte à sa réputation.

Mme Langelier, qui oeuvre dans le monde des médias depuis 1970, a lancé son agence publicitaire, Média Plan, en 1986.

En 2010, Eddy Savoie confie la campagne publicitaire de ses Résidences Soleil à Média Plan. L'homme d'affaires estime dépenser entre 1,5 et 2,2 millions par année en publicité.

Aucun contrat n'a toutefois été signé entre M. Savoie et Média Plan.

Hier, le juge Stephen W. Hamilton a demandé à M. Savoie pourquoi il en a été ainsi. Ce dernier a répondu avoir « un chiffre d'affaires de 350 millions » et faire affaire avec plusieurs fournisseurs sans contrat. « Quand ça fait longtemps que tu travailles avec les gens, tu développes la confiance », a-t-il expliqué.

Selon M. Savoie, l'entente conclue avec Mme Langelier prévoyait que celle-ci lui verse 10 % des commissions prélevées auprès des médias lors de placement publicitaire et n'en conserve que 5 %. Mme Langelier devait également lui verser 5 % des commissions perçues sur la vente de publicité de ses autres clients, selon M. Savoie.

Mme Langelier, qui se défend seule, assure que cela n'est pas exact et qu'aucune entente du genre n'a jamais été conclue. « J'ai essayé à plusieurs reprises de lui faire signer un contrat, mais il n'a pas voulu », dit-elle. Accusant M. Savoie d'avoir atteint à sa réputation, elle réclame 150 000 $ en dommages moraux et 70 000 $ en dommages punitifs pour elle et son entreprise.

Un total d'environ 320 000$

En 2012, M. Savoie affirme avoir réalisé que Mme Langelier lui devait environ 150 000 $ en commissions non payées. Une rencontre a eu lieu et Mme Langelier aurait proposé de lui verser 75 000 $ sur 18 mois. « Pour moi, c'était inacceptable », a dit M. Savoie, qui a expliqué à La Presse qu'il voulait simplement « réclamer son dû ».

L'ancienne adjointe de Mme Langelier, Nadia Polo, a témoigné hier. Elle a déclaré que gérer la campagne publicitaire des Résidences Soleil était un travail de tous les instants. « On avait délaissé les autres clients tant la demande était forte du côté des Résidences Soleil », a-t-elle dit. Quand le conflit a éclaté, en 2012, Mme Langelier a eu beaucoup de difficulté à trouver d'autres clients. « Avant, elle était fougueuse. Mais ça, c'est démoli », a déclaré Mme Polo.

L'audience se poursuit aujourd'hui au palais de justice de Longueuil, où Mme Langelier témoignera.