Le ministre fédéral de la Sécurité publique et de la Protection civile, Steven Blaney, assure que la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) dispose du financement adéquat pour composer avec une impressionnante pile de demandes de pardon pour des crimes graves.

Devant un comité des Communes, jeudi, M. Blaney a affirmé que l'organisation atteignait ses objectifs en matière de gestion du retard accumulé qui remonte aussi loin qu'à 2012, moment où le gouvernement conservateur a révisé le système de réhabilitation.

M. Blaney a avancé qu'à ce stade-ci, il resterait «un peu plus de 5000 demandes à traiter».

Il a ajouté que le président de la CLCC, Harvey Cenaiko, et son équipe lui avaient confirmé qu'ils disposaient des ressources suffisantes pour s'attaquer à cet épineux problème.

Les propos du ministre ont fort probablement étonné les quelque 5800 personnes qui attendent, depuis des années déjà, que leur demande de pardon soit traitée pour pouvoir reprendre une vie normale.

En mars, la CLCC avait indiqué qu'elle était en voie de venir à bout des requêtes associées à des infractions moins graves punissables par procédure sommaire.

La CLCC avait alors précisé qu'elle ne pourrait, cependant, pas continuer d'investir autant de ressources pour se pencher sur les dossiers plus sérieux.

À ce moment, l'organisation avait spécifié qu'elle s'y attaquerait dès qu'elle en aurait les moyens, tout en indiquant qu'elle n'était pas en mesure de fournir un échéancier précis.

La CLCC n'a pas immédiatement réagi à une demande de La Presse Canadienne visant à obtenir une mise à jour jeudi.

Certains spécialistes des demandes de pardon en sont venus à recommander à leurs clients, dont le dossier traîne en longueur, à renoncer à leur requête initiale et à en déposer une nouvelle dans le but d'obtenir une suspension de casier, une démarche entraînant des frais de 631 $.

Le gouvernement conservateur avait choisi d'effectuer une refonte du système de réhabilitation pour le rendre plus rigoureux dans la foulée d'un reportage de La Presse Canadienne qui avait rapporté, en 2010, que le prédateur sexuel Graham James avait été en mesure d'obtenir un pardon.

Selon le site Internet de la CLCC, «depuis 1970, plus de 460 000 Canadiens ont obtenu un pardon ou une suspension de casier. De ce nombre, 96 pour cent demeurent en vigueur.»