Un homme de 55 ans qui a perdu un oeil en jouant au badminton n'a pas eu gain de cause contre son partenaire de jeu en Cour supérieure. Il s'agissait d'un accident attribuable aux risques du sport et non à une faute du partenaire, a évalué la juge Claudine Roy.

Xi Ping Zhang réclamait 495 000 $ en dommages à son partenaire de jeu, Zhan Chang Deng. Tous deux étaient membres d'un club de badminton récréatif et jouaient depuis plusieurs années quand le malheureux accident est survenu, le 15 octobre 2010. En fin de soirée, ils disputaient une dernière partie avec deux autres joueurs au Collège Sainte-Anne. MM. Zhang et Deng faisaient équipe contre MM. Liu et Fan.

Au moment critique, Zhang est dans le coin centre avant, tandis que Den est à l'arrière, dans le carré opposé. Le volant renvoyé par la partie adverse passe au-dessus de Zhang, qui recule et se retourne pour le suivre des yeux. Au même moment, Deng dit : « c'est à moi », indiquant qu'il va frapper le volant. En tentant d'attraper le volant, Deng heurte Zhang avec sa raquette. Ce dernier est transporté à l'hôpital, mais il perdra tout de même l'usage de son oeil droit. Celui-ci sera éventuellement retiré et remplacé par une prothèse.

Devant le tribunal, Zhang soutenait que Deng avait commis une faute pour avoir « frappé sans regarder », tandis que Deng invoquait la « théorie de l'acceptation des risques » : une personne qui s'adonne à une activité comportant des risques ne peut se plaindre si elle subit un préjudice lorsqu'un tel risque se concrétise. Après avoir entendu les quatre joueurs lors du procès, la juge n'arrivait pas à se convaincre que Deng avait commis une faute.