Un des anciens hauts gradés accusés de vol, fraude et abus de confiance dans l'affaire de l'utilisation des fonds secrets de la Sûreté du Québec vient de répliquer par une poursuite de 1,1 million contre le directeur général du corps policier, Mario Laprise, et le gouvernement du Québec.

L'ex-inspecteur-chef Alfred Tremblay, qui a connu une carrière prestigieuse de 35 ans au sein de la SQ, dit être victime de fausses accusations qui l'ont placé dans un état «de détresse intense et de stress continuel». Il est le deuxième accusé dans cette affaire à répliquer par une poursuite civile.

Rappelons qu'en 2012, peu après avoir remplacé l'ancien directeur général Richard Deschênes par Mario Laprise, le ministre de la Sécurité publique Stéphane Bergeron avait annoncé qu'un comité d'enquête spécial avait été formé pour établir si les policiers avaient transgressé la loi dans l'utilisation du fonds d'opération de la SQ.

Cette enveloppe d'environ 25 millions par année échappe à l'examen des élus et du vérificateur général, car elle doit servir normalement, à des dépenses dans des dossiers sensibles.

L'ancien directeur général de la Sûreté du Québec, Richard Deschesnes, son adjoint aux enquêtes criminelles, Jean Audette, et deux autres anciens cadres supérieurs, Steven Chabot et Alfred Tremblay, ont finalement été accusés au criminel dans cette affaire en janvier dernier. Ils sont accusés d'avoir pigé à tort dans le fonds d'opération pour payer des indemnités de départ de cadres et le salaire d'un négociateur patronal en relations de travail.

Dans sa poursuite, Alfred Tremblay explique que la SQ lui avait versé une prime en réparation en 2010 parce qu'il avait été victime de ce qu'il considérait comme du harcèlement psychologique au travail avant sa retraite.

Il dit avoir accepté ce règlement à l'amiable de bonne foi, après des négociations avec la haute direction du corps policier, sans savoir que la provenance des fonds pourrait lui être reprochée. Il croit toujours que ce règlement avait reçu toutes les approbations nécessaires en haut lieu.

«Le demandeur est moralement convaincu que le ministre de la Sécurité publique, M. Jacques Dupuis, avait été consulté dans le présent dossier», précise la poursuite.