Deux enfants de la secte juive ultra-orthodoxe Lev Tahor ont été retirés à leurs parents jeudi dernier par mesure de protection, a appris hier le Toronto Star.

Un avocat de la communauté a confirmé au quotidien torontois que deux membres d'une même famille sont désormais entre les mains des services à l'enfance de Chatham-Kent, en Ontario.

Ces enfants doivent être entendus devant un juge ce matin, a précisé Me Chris Knowles, qui tentera d'obtenir une fin de non-recevoir et le retour des deux jeunes membres dans leur communauté. «Nous avons évidemment l'impression que tout ça est ridicule, a-t-il dit. [Le retrait des enfants] n'aurait jamais dû se produire à la base.»

Les deux enfants en question seraient un frère et une soeur d'environ trois ou quatre ans, selon les informations du Star. Les circonstances entourant leur retrait demeurent inconnues, mais une source a expliqué au quotidien que l'opération ne visait pas les 14 enfants de deux familles de la secte de Sainte-Agathe-des-Monts qui doivent être transférés «sur-le-champ» en famille d'accueil, selon un jugement rendu le 27 novembre dernier par la Cour du Québec.

Le transfert de la garde des enfants est plutôt le résultat d'une enquête distincte des autorités ontariennes, soutient Me Knowles.

Avares de commentaires

Les services à l'enfance de Chatham-Kent ont refusé de commenter la situation. «Nous ne confirmerons ni ne démentirons quoi que ce soit», a indiqué le directeur par intérim, Stephen Doig.

Après un premier refus du tribunal ontarien, les services de protection de l'enfance de la province tentent toujours d'obtenir un mandat leur permettant d'envoyer les enfants ciblés par l'ordre du tribunal québécois dans des familles d'accueil de Montréal.

Un retour en cour pour trancher la question est prévu le 23 décembre prochain. Le tribunal ontarien devra déterminer s'il exécute la décision provisoire rendue par le juge Pierre Hamel, qui a ordonné que 14 enfants âgés de 2 mois à 16 ans soient retirés du groupe fondamentaliste. Le jugement fait mention de risques «sérieux» pour leur sécurité.

Dans la nuit du 18 novembre dernier, près de 200 membres de la communauté Lev Tahor ont fui Sainte-Agathe-des-Monts, dans les Laurentides, alors que certains d'entre eux étaient convoqués devant le tribunal de la jeunesse. Ils se sont installés à Chatham-Kent, en Ontario.