Un ex-employé d’une banque qui s’est approprié les économies d’une vie d’un vieil homme vulnérable – 435 000 $ — devrait être condamné à 30 mois de pénitencier, selon la Couronne. Fadi Hamdan espère toutefois s’en tirer avec de la prison à domicile et des travaux communautaires.

« Ici, vous n’avez pas d’enrichissement. C’est quelqu’un qui s’est enfoncé », a plaidé l’avocat de la défense MFrançois Taddeo mercredi, en réclamant une peine de deux ans moins un jour de prison à purger dans la collectivité ou 12 mois de prison ferme pour son client.

Pourtant, Fadi Hamdan s’en est mis plein les poches pendant des années en abusant de la confiance de Demetre Visvardis, un Montréalais de 89 ans qui résidait dans un CHSLD en 2018. L’octogénaire vulnérable et sans famille avait rencontré Fadi Hamdan par l’entremise de la mère. Il lui faisait confiance pour s’occuper de ses affaires financières.

Fort de cette procuration, le fraudeur en a profité pour s’approprier la majeure partie des fonds de la victime. Il a ainsi pu s’acheter un terrain de plusieurs dizaines de milliers de dollars en Équateur. La défense plaide cependant que cette fraude de 435 000 $ n’a causé aucun « préjudice » à la victime, décédée depuis.

« Monsieur est un conseiller financier, il sait exactement ce qu’il fait », a fait valoir MNicolas Ammerlaan. Le procureur de la Couronne a illustré ainsi le crime « d’opportunité » commis par Fadi Hamdan : « Il voit le pot de trésor au bout de l’arc-en-ciel et est ébloui par l’argent de Monsieur ».

Au moment des crimes, Fadi Hamdan occupait un poste de direction à la Banque nationale. Devant le juge Yves Paradis mercredi, le fraudeur s’est d’ailleurs longuement vanté de ses succès passés dans cette institution bancaire, en énumérant tous les voyages payés par son employeur. Il s’est toutefois plaint d’avoir été congédié lorsque La Presse a révélé son litige civil sur ce dossier en novembre 2018.

De surcroît Fadi Hamdan n’a démontré aucun remords pour ses crimes, se posant plutôt en victime. Il s’est ainsi plaint de ne plus pouvoir se payer une femme de ménage. En vertu d’une entente au civil, il doit rembourser 275 000 $ à la succession de la victime. Il lui reste environ 154 000 $ à payer.

Il ne s’est pas retrouvé d’emploi en finances depuis le dépôt des accusations et fait des contrats ici et là à la télévision. Il est d’ailleurs membre de l’Union des artistes (UDA), selon le bottin de l’UDA.

Le juge Paradis rendra la sentence en septembre prochain.