Un exhibitionniste coupable de s’être masturbé devant des femmes devrait purger sa peine à la maison pour mieux protéger le public, plaide la défense. Au contraire, ce « multirécidiviste » doit être envoyé en prison pour protéger la population, estime la Couronne.

« Ce crime a eu un impact significatif sur [la victime]. C’est un dossier qui nous rappelle l’impact réel des crimes sexuels sans contact. Il ne faut pas les minimiser », a insisté le procureur de la Couronne, MCharles Doucet, jeudi au palais de justice de Montréal lors de l’audience sur la détermination de la peine de Maxime Young.

L’homme de 30 ans a été reconnu coupable en novembre dernier d’avoir commis une action indécente dans un endroit public. L’exhibitionniste s’est masturbé dans son véhicule devant trois femmes, au coin des rues Prince-Arthur et University à Montréal en septembre 2020.

Maxime Young accumule depuis des années les condamnations pour des actions indécentes et de l’exhibitionnisme. En janvier dernier, à Longueuil, il a d’ailleurs écopé d’une peine de prison dans la collectivité pour une affaire similaire. Il a également un antécédent de contact sexuel sur une mineure.

C’est pourquoi il est maintenant temps de condamner Maxime Young à une peine de prison ferme de 15 mois, selon la poursuite. MDoucet a d’ailleurs souligné au juge Érick Vanchestein que le magistrat avait lui-même donné une chance à l’accusé dans le passé en le condamnant à une peine dans la collectivité.

« M. Young doit comprendre par l’incarcération ferme la réprobation sociale qu’a la société pour son type de comportement antisocial et déviant qu’il cumule à travers les années. C’est l’emprisonnement ferme qui peut le dissuader de la récidive », a plaidé MDoucet, en rappelant le risque « élevé » de récidive de l’accusé selon les rapports.

Au contraire, l’emprisonnement dans la collectivité demeure la « meilleure manière » de s’assurer que Maxime Young ne récidive pas, a martelé son avocat, MAlexandre Caissie. À ses yeux, une peine stricte de détention à la maison va même diminuer le risque à « presque zéro ».

Selon le raisonnement de la défense, s’il est condamné à la prison ferme, Maxime Young sera pratiquement laissé à lui-même après sa libération conditionnelle. Il vaut donc mieux l’encadrer par une peine de prison à domicile qu’il devra purger complètement, estime la défense. Notons toutefois que la Couronne réclame une probation avec suivi en plus de la détention ferme.

« Un public bien informé sait que ce n’est pas un party [la prison dans la collectivité]. C’est astreignant. Il y a des contrôles inopinés. Il doit se rapporter », a souligné MCaissie.

D’autre part, Maxime Young est un « grand malade » atteint d’une « paraphilie », l’exhibitionnisme, insiste la défense. « C’est un problème de santé », a renchéri MCaissie, en comparant la « maladie » de son client à l’alcoolisme.

« Ce n’est pas en l’incarcérant et en le laissant sans service que la paraphilie va se résorber », a maintenu MCaissie.

Dans le passé, Maxime Young a effectué une thérapie de trois ans avant de récidiver.

Maxime Young s’est brièvement adressé à la cour à la fin de l’audience. « Je ne demande pas le pardon à personne. Je veux exprimer ma honte et mes regrets envers les victimes. Je suis conscient des conséquences. Je suis désolé », a-t-il déclaré.

Le juge rendra la sentence en août prochain.